San Francisco : le secteur du bâtiment sous le feu des projecteurs
L’un des chevaux de bataille les plus importants dans la politique menant au zéro déchet est sans doute le secteur du bâtiment. En effet, c’est un gros poste de production de déchets.
Les professionnels ont donc l’obligation de recycler au minimum 65 % de leurs déchets, tels que le béton, le métal ou encore le bois, au sein de centres agréés.
Pour les contrevenants, une suspension de 6 mois est prévue.
A noter que parallèlement, la ville s’engage à utiliser des matériaux recyclés et à faible impact écologique concernant les travaux publics, comme pour l’asphalte, les trottoirs ou encore les gouttières. A San Francisco, tout le monde met donc la main à la pâte !
San Francisco : les infrastructures touristiques mises au pli
Le département de l’environnement a ainsi commencé par cibler les hôtels et les restaurants, très nombreux à San Francisco. Ces derniers génèrent beaucoup de déchets organiques.
Jared Blumenfeld, directeur régional de l’Agence de protection environnementale (EPA) commente « Nous avons commencé par un hôtel test, le Hilton, qui sert 7 500 repas par jour, et nous avons mis en place un système simple : les poubelles des recyclables et des compostables coûtent beaucoup moins cher, chaque mois sur la facture, que celles des déchets non recyclables. Si vous recyclez et compostez tous vos déchets, alors vous aurez besoin de moins de poubelles ‘normales’, ou bien des plus petites. Et vous économiserez de l’argent ».
Et le système a été une réussite : en 1 an, le Hilton économise 200 000 dollars (145 000 euros) et l’initiative s’est étendue à l’ensemble des professionnels.
Un système également proposé, sur une base volontaire, aux habitants qui le souhaitent. Ainsi, en 4 ans, entre 2001 et 2005, la ville est passée de 42 % à 60 % de déchets recyclés.
San Francisco : la ville atteindra-t-elle vraiment le zéro déchet à l’aube de 2020 ?
Malgré tous les efforts mis en place par la ville, San Francisco n’a pas encore atteint les 100 % de recyclage.
Et la dernière partie s’annonce difficile.
Mais Robert Reed, de Recology est confiant et assure que la ville va y arriver : « La moitié des déchets encore envoyés dans les décharges peuvent être recyclés. Nous devons accentuer notre effort. Par exemple, sensibiliser les habitants sur le fait qu’ils recyclent beaucoup dans la cuisine, mais n’ont souvent qu’une seule poubelle dans la salle de bains, avec des déchets qui se retrouvent à la décharge alors que des éléments pourraient être recyclés. »
Pour le reste, il souligne « Nous devons agir directement à la source, sur le packaging, comme l’interdiction du polystyrène et du cellophane et développer l’usage des couches-culottes lavables et réutilisables, car c’est quelque chose que nous ne pouvons pas recycler ».
Mais quel que soit le résultat en 2020, les efforts auront été grands et San Francisco entraine désormais dans son sillage d’autres grandes villes américaines. Après Seattle, dans l’Etat de Washington (nord-ouest), Minneapolis, dans le Minnesota (nord), ne recycle que 37 % de ses déchets mais s’apprête à adopter l’objectif 100 %.
A quand en France ? Et vous, qu’en pensez-vous ?
Aujourd’hui, la ville de San Francisco a dépassé les 80 % de recyclage. Chaque jour, quelques 600 tonnes de déchets organiques sont récupérées et envoyées au centre de Vacaville, où est produit un compost très convoité par les agriculteurs.
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