Vous êtes désolés de voir vos rejets en eaux partir dans la nature, sans être valorisés, quand votre pelouse souffre de la chaleur l’été ou estimez ne pas avoir besoin d’eau potable pour votre chasse d’eau ? Les eaux grises correspondent aux eaux usées domestiques issues des douches, baignoires, lavabos, lave-linge, évier… Brutes, elles sont contaminées par des micro-organismes, ainsi que par des contaminants physico-chimiques issus tout particulièrement des produits d’hygiène corporelle ou des produits d’entretien. Elles peuvent être utilisées, mais à certaines conditions, à bien respecter.
Récupération des eaux grises : la France fait exception
La récupération des eaux grises est actuellement interdite en France. Ce n’est pas le cas dans d’autres pays, tels l’Australie, les États-Unis ou encore le Japon et Israël, qui, face à des pénuries d’eau douce, ont permis et parfois organisé la récupération des eaux grises.
Aujourd’hui, dans un contexte de préservation des ressources et face aux pénuries d’eau répétées, tout particulièrement dans le sud de la France, la direction générale de la santé a récemment saisi l’ANSES l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, afin d’évaluer les risques sanitaires liés à la récupération des eaux grises pour un usage domestique. L’Agence vient de publier son rapport(5).
Avis de l’ANSES pour la réutilisation des eaux grises : accord, sous certaines conditions
Dans son rapport, l’ANSES souligne que le risque majeur est celui qu’une interconnexion se fasse entre le réseau d’eau potable et le réseau des eaux grises, soit par fuite, soit par mauvais branchement, ce qui entraînerait une contamination du réseau d’eau potable au sein de l’habitat et dans le réseau public.
Face à ce risque, l’ANSES n’émet pas un avis négatif sur la réutilisation des eaux grises mais préconise que leur réutilisation se fassev :
- Dans le cadre d’un usage limité, tout particulièrement dans le cas de pénurie répétée d’eau.
- Par ailleurs, elle souligne que les eaux grises doivent être réservées à des usages limités tels que l’alimentation des chasses d´eau ; l’arrosage extérieur ; le lavage des surfaces extérieures.
- Après une analyse de risques complète.
- Après que tous les usagers, tout particulièrement dans le cadre d’immeubles ou de bâtiments collectifs soient bien informés de la mise en place de ce réseau.
L’eau bleu, à distinguer des eaux grises
Comment récupérer les eaux grises
Les eaux grises ne peuvent être réutilisées brutes. Elles doivent être nettoyées des produits qui contiennent un risque de contamination. Afin de réaliser ce traitement, un double réseau de tuyauterie est installé, l’un pour l’eau potable, raccordé au circuit d’eau public, l’autre constitue un circuit fermé dans lesquel les eaux grises sont filtrées pour pouvoir être réutilisées pour des usages domestiques.
Cette eau, non potable, ne peut naturellement être bue. L’un des principaux buts du filtrage est d’éliminer les molécules de synthèse. Le reste étant essentiellement de la matière organique, qui apporte un risque plus minime, mais peut être source de mauvaise odeur si la teneur est forte. Les eaux grises sont passées dans un biofilm, où des bactéries digèrent les matières organiques présentes et stoppent les molécules de synthèse.
Sur ce principe, plusieurs méthodes de filtrage existent dont plusieurs utilisent les écosystèmes naturels :
- L’utilisation des plantes qui filtreront et transformeront l’eau polluée en matière organique utile à la croissance des plantes.
- Le recours au sable qui servira de tamis et emprisonnera matières organiques et particules de synthèse.
Des produits sains et naturels pour moins de risque
Si les produits organiques peuvent être porteurs d’agents contaminants, tel que bactéries ou microbes, le risque majeur se situe dans les molécules de synthèse présentes essentiellement dans nos produits d’entretien et d’hygiène corporelle. Ceux qui souhaiteront installer un système de récupération et valorisation des eaux grises devront donc privilégier des produits et des méthodes naturelles (bien sûr en commençant par ceux proposés par consoGlobe !).
Sans oublier que la meilleure eau économisée et celle que nous n’utilisons pas !
Photo de bannière : tuyau d’égout pollution – © rAdiOnyx Shutterstock
Références :
- ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, rapport « Réutilisation des eaux grises pour des usages domestiques : une pratique à encadrer », publié le 29 avril 2015. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail, rapport « Réutilisation des eaux grises pour des usages domestiques : une pratique à encadrer », publié le 29 avril 2015. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, rapport « Réutilisation des eaux grises pour des usages domestiques : une pratique à encadrer », publié le 29 avril 2015. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, rapport « Réutilisation des eaux grises pour des usages domestiques : une pratique à encadrer », publié le 29 avril 2015. (Cliquez sur cette source pour remonter)
- ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, rapport « Réutilisation des eaux grises pour des usages domestiques : une pratique à encadrer », publié le 29 avril 2015. (Cliquez sur cette source pour remonter)