Selon un sondage réalisé publié en juin 2013 par l’institut Harris Interactive à la demande de la fondation européenne pour le climat, 85 % des Français considéraient la mise en oeuvre de la transition énergétique comme urgente. Paradoxalement, quand il s’agit de faire entrer les outils de cette transition dans leurs foyers, les Français sont beaucoup plus réticents. Le compteur Linky en est la preuve. Pourquoi un tel divorce ? Et comment responsabiliser les particuliers ?
Pas de révolution énergétique sans le soutien des consommateurs
L’implication des particuliers est la condition sine qua non de la réussite de la transition énergétique. Toute la bonne volonté gouvernementale du monde ne servira à rien si les Français ne modifient pas leur comportement. C’est le propos de Rudy Provoost, président de la fondation Rexel pour le progrès énergétique. Il déplore que le débat soit trop centré sur l’offre et la demande, et trop peu sur le consommateur lui-même.
« La transition énergétique, si elle est seulement imposée par le haut, sera nulle et sans effet. »
Les consommateurs français sont méfiants
> Le compteur Linky : 35 millions de foyers à équiper pour équilibrer la consommation d’électricité en France
La méfiance des Français à l’égard du compteur Linky est à ce titre particulièrement problématique. Si le sondage CSA publié le 11 février 2013 révélait que les Français estimaient pour 51 % d’entre eux que le compteur était une bonne chose, 69 % disaient n’en avoir jamais entendu parler.
Les critiques ont émergé à mesure que sa notoriété grandissait. Entre temps, l’UFC-Que Choisir est venu jeter de l’huile sur le feu en dénonçant dans une étude les frais induits par son installation et supportés par les usagers.
Un outil indispensable pour piloter la transition énergétique
> comment articuler intelligemment l’offre et la production de diverses sources d’énergie ?
Or Linky est une composante essentielle de la transition énergétique. Comme le rappelle Marc Boillot, directeur stratégies grands projets d’ERDF,
« Linky est un facilitateur pour la transition énergétique ». C’est grâce à lui que le réseau sera géré « intelligemment » via la répartition de l’énergie en fonction de la demande des usagers et non de la quantité produite en amont.