Une excellente nouvelle nous vient de l’AFP en cette fin d’année : une plongeuse australienne a trouvé une idée ingénieuse pour sauver la vie des massifs de coraux de la jolie baie de Pemuteran, au nord de Bali. Elle les a « tout simplement » branchés sur du courant électrique !
Une prise électrique pour ressusciter le corail
L’héroïne australienne, Rani Morrow-Wuigk plonge dans les eaux indonésiennes depuis plusieurs années. Fin 1990, elle ne peut que déplorer la quasi-disparition du récif corallien.
En cause, le réchauffement climatique et la pêche au cyanure et à la dynamite qui les condamnent à mort.
Devant ce spectacle désastreux, la plongeuse décide d’agir.
Une découverte accidentelle
© AFP Romeo Gacad
Sa rencontre avec l’architecte Wolf Hilbertz va lui en donner l’opportunité. Ce dernier, plutôt visionnaire, avait mis au point dès les années 1970 un procédé permettant de « faire pousser » en mer des matériaux de construction en immergeant une structure métallique reliée à du courant électrique. Le courant étant à faible voltage, il ne présente aucun risque d’électrocution. Les lois de la physique opèrent : l’électrolyse ainsi provoquée développe du calcaire sur la stucture, celui-ci agissant comme une sorte de ciment.
Comme c’est le cas pour nombre de grandes découvertes, un petit grain de sable qui vient enrayer la machine donne naissance à une autre invention. L’architecte allemand se rend alors compte que quantité d’huîtres viennent coloniser sa structure métallique, y trouvant un habitat idéal.
L’écosystème sauvé
Rani Morrow-Wuigk a mis en place ce même procédé il y a 11 ans dans la baie de Pemuteran. De jeunes coraux sont ainsi venus se fixer sur la structure semblable à celle imaginée par l’architecte. « Les coraux grandissent deux à six fois plus rapidement. Nous arrivons à faire repousser des récifs en quelques années », explique à l’AFP Thomas J. Goreau, un Jamaïcain qui a breveté le procédé sous l’appellation « Biorock ».
C’est tout un écosystème au large de Bali qui a été sauvé : les coraux ressuscités attirent toutes sortes de poissons qui avaient déserté, faisant le bonheur des pêcheurs et les beaux jours du tourisme. Comme Rani l’explique à l’AFP : « La température de l’eau est montée à 34°C ces deux dernières années, contre 30 normalement. Seuls 2 % des coraux sont morts. En 1998, ils avaient quasiment été tous tués ».
Le succès de « Biorock » à Bali ne s’arrête pas à la petite île indonésienne : la technique est aujourd’hui développée au large du Pacifique, de l’océan Indien et de la mer Méditerranée.
*