Les États-Unis espèrent réintroduire leur viande en Europe. Mais les consommateurs sont-ils prêts à manger du poulet au chlore juste pour décrisper les relations commerciales ?
Alors que les consommateurs français sont de plus en plus vigilants concernant la qualité de la viande, le secrétaire américain à l’Agriculture a demandé à l’Europe de réexaminer l’interdiction des importations de poulet lavé au chlore. Bruxelles cédera-t-elle à la pression ?
Décrisper les relations commerciales
Alors qu’en France, nous sommes en pleine consultation publique organisée par la Commission européenne afin d’évaluer l’étiquetage de la viande, les États-Unis espèrent exporter leur viande. Le lundi 27 janvier, Sonny Perdue, le secrétaire américain à l’Agriculture a demandé à l’Europe de réexaminer l’interdiction des importations de poulet lavé au chlore.
Du poulet américain ©Brent Hofacker
Une demande qui se fait « au moment où Bruxelles et Washington cherchent à décrisper leurs relations commerciales » lit-on dans la presse française. « Elle fait suite à la menace du président américain Donald Trump d’imposer des taxes punitives sur les automobiles européennes si Bruxelles et Washington n’avancent pas dans leurs discussions commerciales, décidées en juillet 2018, qui bloquent sur la question de l’agriculture ».
Une campagne de dénigrement ?
Du chantage ? À vous de juger. De son côté, Sonny Perdue dénonce une campagne de dénigrement de la filière avicole américaine. Il a aussi tenté de rassurer les européens en affirmant que le nettoyage des poulets américains au chlore était « une idée fausse ». Selon le secrétaire américain à l’Agriculture, il s’agit essentiellement de vinaigre.
Cet « effort » qui est réclamé à Bruxelles est demandé avec insistance afin de réchauffer les relations commerciales entre les deux puissances. Il permettrait notamment de « rééquilibrer le déficit commercial annuel américain sur les produits agricoles qui s’élève selon lui à 10-12 milliards de dollars (environ 10 milliards d’euros) » expliquent nos confrères. Les consommateurs seront sûrement ravis de l’apprendre.
Illustration bannière : Poulet au chlore – © Firn