Potagers urbains : une étude à charge
Afin d’obtenir des résultats probants, l’étude menée par le Département Ecologie de l’Université technique de Berlin, l’étude a pris en compte diverses catégories de potagers (cultures en pot ou en terre, terrains en ville ou potagers), situés en divers points de la ville de Berlin (trafic plus ou moins intense dans les alentours, présence ou non de travaux ou de barrières).
L’analyse des diverses situations a permis de calculer la concentration de traces de métal dans la biomasse.
L’objectif ? Comprendre le lien entre la distance de la route et les niveaux les plus élevés de contamination.
Le Département Ecologie s’est également posé la question de la salubrité des produits des potagers urbains par rapport à ceux obtenus dans des zones agricoles, puis vendus en supermarchés.
Résultats : la concentration de métaux trouvés dans les produits cultivés en ville est au moins le double par rapport aux produits proposés dans les rayons des supermarchés.
Potagers urbains : attention aux tomates, aux blettes et… aux embouteillages !
Pointées du doigt en particulier, les tomates. En milieu urbain, elles seraient extrêmement contaminées. Avec des niveaux de cadmium et de nickel supérieurs de 5 à 11 fois par rapport à celles cultivées en campagne.
Et la remarque est la même pour les blettes, avec une concentration en zinc 7 fois supérieure à la normale.
Autre élément à pointer du doigt : les embouteillages. En effet, la circulation des véhicules augmente de manière significative le contenu des métaux dans la biomasse.
Les 2/3 des potagers cultivés à moins de 10 mètres de voies très passantes dépassent les seuils admis par l’Union européenne en matière de concentration des métaux.
Mais note positive : ces effets négatifs peuvent être atténués par la présence de barrières constituées de blocs ou de masses de végétaux. Selon les chercheurs, elles constitueraient la meilleure digue pour freiner la pollution.
Potagers urbains : une étude décriée
L’étude menée par les Allemands et les Ukrainiens est beaucoup critiquée.
Selon ces derniers, il faudrait d’abord savoir si les concentrations de métaux sont vraiment dues à la pollution. Et non aux terrains ou aux nappes phréatiques.
Ainsi, le problème pourrait être davantage lié aux pesticides et à la pratique de l’enfouissement des déchets.
Des phénomènes qui concerneraient également l’agriculture traditionnelle. La polémique connaît donc ses balbutiements et nul doute que d’autres analyses et contre-analyses devront être menées pour abreuver le débat. Et vous, qu’en pensez-vous ? Etes-vous étonnés par cette nouvelle ?
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* recherche effectuée en collaboration avec le Potager botanique de l’Université nationale de Khmelnitsky, en Ukraine.
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