La pollution atmosphérique =19 000 décès en Europe
Mené dans 12 pays européens par plus de 60 scientifiques, le projet Aphekom a duré 3 ans et organisé la recherche sur l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique en Europe : selon cette étude, les 39 millions de citadins qui habitent les 25 grandes villes européennes choisies par l’étude vivent dans une atmosphère polluée, qui est la cause de 19 000 décès par an.
D’après les experts, il est relativement difficile de savoir quel polluant en particulier peut être responsable d’un problème spécifique de santé.
En effet, la plupart du temps, les polluants, peu importe leur provenance, se présentent sous la forme d’un cocktail composé de nombreux éléments qui agiraient en synergie.
Ainsi, les études épidémiologiques portent souvent sur les différents effets néfastes d’une pollution «combinée». On estime généralement l’intensité de cette pollution en évaluant la concentration d’un ou deux des polluants principaux, qui servent alors de marqueurs, plutôt que de mesurer systématiquement chacun des éléments.
> UE : niveaux de pollution inquiétants en ville
Où sont les polluants atmosphériques ?
La plupart des polluants, particules fines ou gaz sont issus de notre utilisation des combustibles fossiles que sont le pétrole, le charbon et le gaz naturel. Or ceux-ci couvrent 80 % à peu près 80 % des besoins énergétiques de la planète et il est difficile d’y échapper. Les principales utilisation, souvent concentrées en zones urbaines, qui créent des polluants sont :
- Le transport : les abords des grandes artères routières ou d’usine sont plus ou moins exposés selon la météo, la période de l’année, le moment de la journée etc, Ainsi par exemple, les pics d’ozone sont relevés presque exclusivement en plein été. Le transport est le champion des causes de pollution de l’air.Automobiles, poids lourds, avions, etc. sont responsables d’une forte pollution dans les grandes villes. A ville comme Montréal, par exemple, le transport représenterait 75 % de la pollution atmosphérique dont 85 % des émissions d’oxydes d’azote et 43 % des composés organiques volatils (COV).
Encyclo ecolo : la pollution atmosphérique due aux transports
- Le chauffage domestique : notons que le chauffage au bois est une source majeure de pollution atmosphérique, ce qui explique l’effort de plusieurs ONG pour équiper les paysans africains ou asiatiques de petits fours performants.
- Les centrales thermiques ou à charbon de production électrique .
- A l’école : l’Inserm (1) a publié une étude dans la revue Thorax portant sur la qualité de l’air intérieur des écoles primaires. Dans 108 écoles de 6 villes françaises (2). Il apparaît qu’environ 30 % des 6590 enfants, soit 3 enfants sur 10, sont exposés aux principaux polluants atmosphériques (3) à des niveaux supérieurs aux valeurs guides fixées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’ANSES (4).
- En 2009 , une étude de l’ASEF (Association Santé Environnement France) avait révélé la mauvaise qualité de l’air intérieur des crèches. L’Inserm associe cette exposition à une augmentation de l’asthme et des rhinites chez les enfants scolarisés, les enfants allergiques étant les plus à risques.
- La pollution intérieure reste ainsi un problème de taille, les enfants passant environ 80 % de leur temps à l’intérieur (école, foyer…). Selon l’Inserm, la mauvaise qualité de l’air intérieur des écoles pourrait à terme détériorer la santé allergique et respiratoire des enfants, qui y passent en moyenne 8h par jour.
Pollution et effet de serre : même combat ?
Ce qui cause la pollution atmosphérique produit également ce qui favorise l’effet de serre : le gaz carbonique, le C02 : pétrole, gaz naturel, charbon. Ainsi même si les gaz à effet de serre ne sont pas vraiment des polluants, leur production excessive accentue le réchauffement climatique.
Le CO2 est nécessaire et crucial à la croissance des plantes. La flore le capte et le transforme et ainsi le carbone représente environ 40 % de la matière sèche des végétaux sur terre.
C’est donc bien l’excès de libération du C02 enfoui depuis des millions d’années dans le fond des océans, dans les gisements de pétrole, dans le permafrost, … qui pose problème en accentuant la chaleur terrestre.
Les choses se rejoignent car, du point de vue de la pollution, le réchauffement planétaire à tendance à accentuer les effets nocifs sur la santé des polluants atmosphériques. Ainsi, contrôle le réchauffement a indirectement un effet bénéfique sur la pollution à laquelle nous sommes exposés.
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1- Institut national de la santé et de la recherche médicale.
2- Bordeaux, Clermont-Ferrand, Créteil, Marseille, Strasbourg et Reims.
3- Les polluants atmosphériques analysés dans le cas présent sont : les particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètre (PM2.5), le dioxyde d’azote (NO2) et 3 aldéhydes (formaldéhyde, acétaldéhyde et acroléine). Les particules fines et le dioxyde d’azote proviennent essentiellement de la combustion automobile. Polluants intérieurs, les aldéhydes ont de nombreuses sources : produits de combustion (cigarette, bougie, cuisinière à gaz etc.), de construction et décoration (parquets stratifiés, colles de moquettes, papiers peints etc.), d’entretien (détergents, lingettes etc.), de traitement (insecticides etc.) etc.
4- Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
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