Et si la petite agriculture était l’avenir pour sauvegarder notre sécurité alimentaire ? Enquête.
La première forme d’agriculture dans le monde avec près de 500 millions d’exploitations est l’agriculture familiale. En effet, cette dernière produit plus de 80 % de l’alimentation mondiale. Alors, ce que l’on nomme « la petite agriculture » est-elle pionnière de notre sécurité alimentaire ? Enquête.
Petite agriculture pour grands mérites
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, un rapport appelant à « ouvrir l’agriculture familiale à l’innovation », où elle souligne que « les exploitations agricoles familiales sont l’une des clés de la sécurité alimentaire et du développement rural durable ».
Un fait marquant puisque laissée en déshérence, le soutien à la petite agriculture s’impose de plus en plus au sein de la communauté internationale comme une priorité dans les pays du sud.
En effet, cette dernière permettrait de lutter activement contre la faim. D’autant que ces exploitations familiales sont aussi les premières affectées par l’insécurité alimentaire, comme le rappelle la FAO. En effet, sur les 805 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, 70 % sont des petits producteurs de nourriture.
Un constat amer : les petites exploitations délaissées au profit des filières agro-industrielles
Les petites exploitations ont été les grandes oubliées de ces trente dernières années. Les investissements agricoles ont favorisé les grandes filières agro-industrielles destinées à l’exportation, au détriment de l’essor des marchés locaux et des infrastructures nécessaires au développement ainsi qu’à la consolidation de cette agriculture familiale.
Comme le précise l’organisation onusienne « la grande majorité des exploitations agricoles dans le monde sont petites voire très petites, et bon nombre de pays à faible revenu ne cessent de voir leur superficie diminuer ».
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Dans les pays les moins avancés, plus de 95 % des exploitations font moins de 5 hectares.
« Faute de stockage, de moyens de conservation, de transports pour écouler leur marchandise, les petites exploitations africaines subissent jusqu’à 15 % de pertes après récolte. Et ne pouvant suffisamment se développer et diversifier leur production, elles sont d’autant plus vulnérables aux aléas climatiques et aux crises alimentaires », souligne Salifou Ouedraogo, directeur Afrique de l’Ouest de l’ONG SOS Sahel.
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