Le monde est confronté à de nombreuses problématiques, notamment celle de nourrir toute la population de la planète.
Une technique de culture potagère, qui prend en considération la biodiversité des écosystèmes, est une des solutions prometteuses pour y parvenir tout en respectant l’environnement : la permaculture.
De l’agriculture vertueuse à l’industrie
Il y a dix mille ans, nous nous nourrissions par la cueillette, la pêche et la chasse (économie vivrière). Puis petit à petit nous avons exploité nos terres, et plus la population humaine grandissait plus nous déboisions des terres pour répondre à nos besoins (via les incendies volontaires par exemple).
Jusqu’au début du 19ème siècle nous étions dans un cercle d’agriculture vertueux : nous utilisions nos terres pour nourrir les hommes et les bêtes, les déchets étaient recyclés en compost pour retourner dans la terre.
Puis avec l’apparition des énergies fossiles et les progrès de la chimie, nous avons commencé à utiliser des techniques modernes, ayant comme conséquences la surproduction (notamment pour l’exportation), l’intensification de l’agriculture (productivité), et la pollution de nos terres (engrais, fertilisant, pesticides, etc.). Nous sommes donc rentrés dans un système de monoculture, détruisant la biodiversité et rendant notre système d’agriculture moins efficient.
La Permaculture, solution d’avenir
Il est difficile d’expliquer simplement ce qu’est la permaculture car quelques experts refusent l’utilisation de certains mots (comme jardinage par exemple et veulent qu’on utilise design). Pour faire simple, c’est une technique de jardinage naturelle qui se base sur l’interconnexion des plantes (et autres espèces vivantes).
La permaculture a pour objectif de créer un cadre innovant pour produire fruits, légumes, herbes aromatiques, de manière durable et viable. C’est un design holistique intégrant plusieurs notions : la protection de la nature, des hommes, et l’éthique.
Un des fondateurs de la permaculture est Bill Mollison qui a reçu le prix Nobel alternatif en 1981. Il a établi les principes de base :
- efficacité énergétique, circulation d’énergie : arriver à utiliser le moins d’eau possible ou d’énergie en utilisant les ressources naturelles sur place.
– Exemple : si un jardin est incliné, nous mettrons les plantes ayant le plus besoin d’eau en haut de l’inclinaison, et celles nécessitant moins d’eau vers le bas récupèreront le surplus en eau.
- Chaque élément doit avoir au moins 3 fonctions : c’est le principe de base.
Tout doit être fait de manière intelligente pour qu’un acte soit bénéfique de manière multiple.
– Exemple : installer un puits d’eau a un certain endroit pour que cela réfléchisse la lumière aux plantes qui en ont le plus besoin, que cela fasse un plan d’eau pour certaines espèces animales (poulets, canards, etc.), et arrose le potager !
- Travailler avec la nature : le compagnonnage est au coeur de la permaculture : observer comment la nature fonctionne et le reproduire en le rendant plus optimale. Cela nécessite de faire des choix intelligent d’association de plantes pour une meilleure efficacité.
- Faire le moins d’effort possible : cela est une conséquence du 2ème point où chaque élément doit avoir au moins 3 fonctions. Nous verrons comment faire un jardin de permaculture en hauteur, que le fait de mettre du bois mort et mouillé à la base permet de ne pas avoir à arroser trop souvent.
- Il n’y a que des solutions : la nature trouve toujours un équilibre !
Principe de rendement optimum
La permaculture permet donc de réaliser que nous pouvons avoir plus en utilisant moins, grâce à l’interconnexion des éléments.
C’est un modèle de conception qui fait partie d’une philosophie durable se basant sur le biomimétisme et de l’association des cultures : il s’agit d’analyser l’endroit puis de planter des végétaux qui « se font du bien » les uns à coté des autres afin qu’ils poussent plus vite avec tous les minéraux dont ils ont besoin.
Nous puisons notre connaissance sur le système naturel et utilisons la connexion des éléments pour répondre aux besoins de l’humanité. Il s’agit donc d’observer la nature et de la reproduire de manière plus efficiente. Les buts sont nombreux : faire revivre la biodiversité en s’inspirant de la nature, l’autosuffisance, la gestion de l’énergie et de l’eau.
Une des conceptions les plus simples est la permaculture en hauteur. Il s’agit de créer un cadre en bois et ensuite de faire des couches. Vous pouvez le réaliser chez vous, même dans un espace réduit. Voici, page suivante, les étapes et une photo du jardin de permaculture que j’ai fait aux États-Unis.
Lire la page suivante : Permaculture : les étapes à suivre