Le cacao, une culture longue et délicate
En effet, il faut noter que le cacaoyer est un arbre qui a besoin de températures chaudes (20 à 25°C) et d’énormément d’humidité (85 %), des conditions climatiques que l’on ne trouve qu’entre les tropiques.
- Les cacaoyers sont des arbres qui exigent une grande attention et beaucoup de patience de la part du producteur.
- Les cacaoyers mettent 6 ans pour produire leurs premières fèves.
- La récolte et le séchage des fèves de cacao nécessitent une main-d’oeuvre importante, et hormis quelques pays comme le Brésil, où il est transformé et consommé sur place, le cacao est une culture d’exportation de matière première brute, sous forme de fèves non transformées.
Les scientifiques spécialistes du climat du Centre International pour l’Agriculture Tropicale (CIAT) écrivent : « des températures plus élevées signifient que les cacaoyers sensibles à la chaleur lutteront pour obtenir suffisamment d’eau lors de la période de croissance, réduisant ainsi le développement des cabosses de cacao ».
La fin d’un âge d’or pour le cacao ?
Le chocolat est un des produits stars des filières de l’agroalimentaire et parmi les préférées des consommateurs du monde entier.
Depuis les années 1980, le prix du cacao a continuellement baissé, ce qui a contribué à faire du chocolat un produit de consommation populaire. Mais, l’évolution de la demande mondiale met en péril cette prospérité. Les besoins des Européens de l’Ouest, qui consomment 4,5 kilos de chocolat par an, risquent de croître de 0,6 % en 2014, selon Euromonitor.
Un marché oligopolistique et déséquilibré
Sur le marché du cacao, les termes de l’échange sont déséquilibrés : 6 multinationales représentent 85 % du marché du cacao et du chocolat : Hershey, Mars, Philip Morris, Nestlé, Cadbury, Ferrero. Il faut noter le caractère morcelé de la production face à cette concentration de multinationales puissantes qui régulent l’achat et le prix final des stocks de cacao.
Le Ghana et la Côte d’Ivoire en proie à la sécheresse
Ces deux dernières années, le Ghana et la Côte d’Ivoire ont été en proie à la sécheresse. En 2013, à cause d’un climat trop sec, plus de 10 000 tonnes de cacao ont manqué à l’appel.
C’est 43 % de plus que ce qu’avait envisagé l’Organisation internationale du cacao. Quant à la récolte de l’Indonésie, 3ème producteur de cacao, les quantités produits sont très instables et imprévisibles.
La fuite vers des cultures alternatives
S’ajoute un autre problème : face à la lente et longue maturation des cacaoyers, qui ne sont rentables que sur le long terme, certains producteurs se tournent vers des cultures plus lucratives comme l’huile de palme ou le caoutchouc. Il y a donc une déperdition de main d’oeuvre et de production. En Côte d’Ivoire, la filière cacao est clairement menacée par l’hévéa ou le palmier à huile.
Le prix du cacao : ça sent le roussi !
Conséquence logique de l’explosion de la demande de chocolat, son prix qui ne cesse de croître : de 9 % depuis le début de l’année et de près de 40 % en un an avec un prix de la tonne à 3200 dollars ! Une hausse qui sera forcément répercutée sur les consommateurs.
Alors, êtes-vous inquiets par une probable pénurie sur le chocolat ? Seriez-vous prêts à vous passer de cette gourmandise ?