Depuis 1998, la pêche électrique n’est autorisée qu’à titre expérimental en Europe. Mais les choses pourraient changer car la Commission européenne décidera en novembre si la pratique peut devenir une méthode de pêche conventionnelle.
La pêche électrique, une technique « destructrice » pour les écosystèmes, n’est plus une pratique courante en Europe depuis 1998. Mais elle pourrait être à nouveau autorisée si la Commission européenne la déclare légale. Réponse en novembre.
La pêche électrique interdite depuis 1998
Le règlement de l’Union européenne et plus précisément l’article 31 sur la conservation des ressources de pêche, interdit la pêche électrique depuis le 30 mars 1998. Par ce même texte, les techniques de pêche basées sur l’utilisation d’explosifs, de poisons et de substances soporifiques sont également interdites. En revanche, depuis 2007, l’UE peut accorder des dérogations à 5 % des chalutiers de chaque pays membre, qui souhaiterait pratiquer la pêche électrique à titre expérimental !
La pêche électrique bientôt autorisée ? ©cybercrisi
Aujourd’hui la Commission européenne travaille pour savoir si, oui ou non, elle doit étendre cette pratique à tous et faire passer ainsi la pêche électrique au rang des pratiques conventionnelles. Reporté d’un mois, le dossier sera étudié le 21 novembre. Selon les experts et les défenseurs de l’environnement, les conséquences négatives de cette méthode sur l’environnement, la faune et la flore sous-marine, ne sont pas assez connues pour engager un tel changement.
Quelles sont les conséquences de la pêche électrique ?
Bloom, une ONG spécialisée dans la défense des océans et de la pêche durable, craint une telle décision. Dans un communiqué, elle a qualifié cette pêche de « technique destructrice » et « démente« . « On voit très bien que les poissons pêchés ont souvent des marques de brûlures, des ecchymoses ou la colonne vertébrale fracturée » explique Frédéric Le Manach, le directeur scientifique de Bloom.
« Qu’en est-il de l’impact sur les juvéniles, sur les oeufs, sur les invertébrés, sur les poissons électrosensibles comme les requins et les raies ? On n’en a aucune idée. Quel est l’impact à long terme là où les bateaux vont passer plusieurs fois par an ? Un poisson qui se fait électrocuter 3, 4, 5, 6, 7 fois, il doit forcément avoir un sacré nombre d’effets néfastes sur sa reproduction, son alimentation. Qu’en est-il de l’impact sur les juvéniles, sur les oeufs, sur les invertébrés, sur les poissons électrosensibles comme les requins et les raies ? On n’en a aucune idée. Quel est l’impact à long terme là où les bateaux vont passer plusieurs fois par an ? Un poisson qui se fait électrocuter 3, 4, 5, 6, 7 fois, il doit forcément avoir un sacré nombre d’effets néfastes sur sa reproduction, son alimentation« … Les inquiétudes sont nombreuses chez les défenseurs de l’environnement.
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