Comme chaque année, en février la journée mondiale du pangolin nous rappelle qu’il est le mammifère le plus traqué au monde – Si le braconnage ne cesse pas, il aura bientôt complètement disparu. Zoom sur cet animal fascinant…
En effet, le pangolin, qui occupait autrefois de vastes territoires d’Asie et d’Afrique, est supposé avoir des vertus médicinales et de fait, termine… dans l’assiette, surtout en Chine et au Vietnam.
Le pangolin n’a rien à faire dans une assiette !
À chaque nation ses traditions culinaires et malgré des restrictions et une lutte contre le trafic, de nombreux animaux menacés finissent mangés en Chine ou ailleurs en Asie. Le trafic d’animaux rapporte gros sur les marchés et certaines espèces se trouvent ainsi sérieusement menacées de disparition.
Le pangolin tient son nom de pengguling en malais, qui signifie « enrouleur ». Les plus grands spécimens peuvent mesurer jusqu’à 1,5 m et peser 35 kg. Le corps du pangolin est couvert d’écailles, il a une tête petite et longue, 4 pattes courtes munies de 5 griffes, et une queue qui est parfois plus longue que le tronc.
Insectivore, cet animal solitaire se nourrit de termites et de fourmis qu’il attrape avec sa très longue langue (jusqu’à 30 cm chez le pangolin géant). Il possède un odorat et une ouïe développés, mais une mauvaise vue.
On trouve ce mammifère étrange dans les régions équatoriales d’Afrique et en Asie du Sud-est, où il sort uniquement la nuit. Les femelles ne rencontrent un mâle que pour l’accouplement et n’ont en général qu’un seul petit pangolin.
Non il ne s’agit pas d’une pomme de pin, mais bien d’un pangolin © Foto Mous
C’est le cas du pangolin, un petit mammifère à écailles, aussi appelé fourmilier à écailles, dont la chair est très réputée en Chine et au Vietnam, ce qui en fait le mammifère en danger d’extinction le plus touché par le commerce illégal dans le monde. Selon l’organisme Sauvons la forêt, l’un des problèmes est également qu’on « prête des pouvoirs de guérison miraculeux à ses écailles » et que sa chair est un symbole d’un statut social élevé.
Le rythme auquel les pangolins sont chassés est sans précédent et non durable pour l’espèce. La valeur que nous accordons à cet animal devrait uniquement refléter leur rôle dans leur milieu naturel et ne pas exprimer un statut social. Nous avons remporté des batailles acharnées afin de protéger cette espèce exotique, mais il reste encore tant à faire pour ne pas assister à son extinction
Mark Hofberg, chargé de campagne IFAW rappelle
Le pangolin, victime d’un vaste trafic international
Malgré l’interdiction de leur commerce par le droit international, le trafic de ces animaux continue et les espèces africaines rejoignent le marché de la contrebande. Les huit espèces de pangolins figurent sur la liste rouge UICN des espèces menacées.
Le trafic, plutôt centré en Asie est à présent intense en Afrique. D’après une étude de la Société pour la biologie de la conservation, une organisation professionnelle qui se consacre à l’étude scientifique du maintien et de la restauration de la biodiversité, depuis 2017 entre 400.000 et 2.700.000 pangolins sont chassés chaque année dans les forêts centrafricaines.
Insectivore, le pangolin se nourrit de termites et de fourmis © 2630ben
Ainsi, depuis 2015, 74 saisies de pangolins et de produits dérivés ont été réalisées, pour un total de 2.300 pangolins (morts ou vifs), 7.800 t de viande et 45.000 tonnes d’écailles. Selon les estimations du Fonds international pour la protection des animaux selon l’IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) cela pourrait représenter 42.000 spécimens victimes de contrebande, un chiffre en constante augmentation.
Coronavirus : le pangolin a-t-il pu servir d’hôte ?
Les experts pensent que le pangolin serait l’hôte intermédiaire entre les chauves-souris et les humains pour le coronavirus qui sévit actuellement en Chine. Des tests sur des animaux sauvages réalisés par des scientifiques de l’Université agricole de Chine du Sud ont constaté que les séquences génomiques des virus dans les pangolins étaient identiques à 99 % à celles des patients atteints de coronavirus. La consommation de sa viande devient alors dangereuse, stopperait son braconnage et le sauverait ainsi de l’extinction.
Article mis à jour et republié
Illustration bannière : Pangolin qui cherche des fourmis – © 2630ben