Mummyrexie, un danger pour maman… et pour bébé !
Nul n’en doute, s’astreindre à un régime draconien alors qu’on est enceinte n’est pas sans risque ! Pour les mères, ce sont les carences et l’anémie qui sont le plus à craindre.
Car lorsqu’il n’y a pas suffisamment de vitamines, fer ou calcium pour l’enfant et la maman, c’est le foetus qui est prioritaire. Mais si ce dernier connaît des manques, cela peut entraîner des retards de développement ou une naissance prématurée.
Des risques y compris pour l’accouchement
Qui plus est, cela peut conduire à un manque d’énergie chez la mère, nécessaire pour pousser lors de l’accouchement ou capital pour l’allaitement.
Parmi les besoins essentiels, on note un besoin accru en fer pendant la grossesse : arrivées à terme, on notre souvent que 60 à 75 % des femmes en sont déficitaires. L’iode est également un élément capital : une carence de cet élément peut provoquer des retards sur le cerveau de bébé.
Les acides gras essentiels, le magnésium, les vitamines B9, B6 et B12 sont également essentiels à la croissance de bébé, au développement de l’embryon et au bien-être de la maman. On les trouve dans les légumes à feuilles vertes, dans les protéines (viandes, poissons, oeufs) etc.
Les carences peuvent aussi entraîner à long terme des effets néfastes : en effet, elles engendrent une modification génétique qui favorise le développement d’un diabète de type 2 et de l’obésité. En se sous-alimentant ou en pratiquant une activité en surdose, les adeptes de la « mummyrexie » s’exposent aussi, dans les cas extrêmes, à une fausse couche. Parfois même, elle a conduit à des grossesses terribles : à 6 mois, une maman aurait perdu son bébé in utero.
La cause ? Elle l’aurait laissé mourir de faim dans son ventre.
Autre danger et pas des moindres : la difficile construction du lien mère-enfant. Le psychiatre Gérard Apfeldorfer, spécialisé dans l’étude des comportements alimentaires et dans le traitement de ses dysfonctionnement, explique d’ailleurs « On a encore peu de recul sur cette question mais ce n’est pas une relation en totale harmonie. Le nouveau-né est perçu comme celui qui détruit le corps ».
D’ailleurs, des témoignages laissés par des jeunes femmes sur des forums viennent illustrer ces propos : « A chaque fois que je prenais un kilo, je savais que c’était normal mais je ne pouvais pas m’empêcher de penser à tout ce que j’allais devoir faire après pour le perdre. Sans compter les heures perdues à traquer la peau d’orange et les vergetures ».
Des pathologies futures
Il faut savoir qu’en dessous de 5 kilos pris pendant la grossesse, on dénombre plus de prématurés. Les bébés sont plus petits à la naissance, et sur le long terme et présentent souvent des problèmes de santé chroniques. Les enfants restreints pendant la grossesse ont également plus de risques, une fois adultes, de développer des pathologies telles que le diabète ou l’obésité.
Les gynécologues recommandent une prise de poids d’au moins sept kilos. En effet, à eux seuls, le foetus, le placenta et le liquide amniotique pèsent sept kilos.
Si la femme prend du poids lors de la grossesse, ce n’est pas anodin : c’est pour accumuler de l’énergie et des réserves dont elle aura également besoin une fois l’accouchement passé. Alors, reperdre du poids trop rapidement entraîne aussi son lot de dangers, parmi lesquels carences et frustrations.
Il y aurait donc chez ces femmes plus de stress, de pression, ce qui conduirait à davantage de baby-blues. Enfin, il faut savoir que l’utérus est un muscle. Il est donc normal et physiologique, qu’il lui faille du temps pour reprendre sa forme (6 mois environ) et pour que les mamans retrouvent leur ligne d’avant-grossesse.
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