Une start-up britannique s’apprête à mettre sur le marché des masques anti-méthane pour les vaches.
Pour limiter le réchauffement climatique, le secteur de l’élevage a tout intérêt à réduire les émissions de méthane occasionnées par les bovins.
Un masque anti-méthane au pouvoir filtrant assez important
On le sait : l’élevage est nocif pour l’environnement, du point de vue de la déforestation, du point de vue de la pollution des sols et cours d’eau par les excréments des bovins et surtout du point de vue de la pollution de l’air. Le méthane produit dans l’estomac des vaches, et qu’elles libèrent par le nez et la bouche, a un pouvoir réchauffant 80 fois plus important que le CO2 au cours des 20 premières années de présence dans l’atmosphère. Cela, alors même que la demande de produits carnés et laitiers devrait doubler d’ici 2050.
Face à cette réalité, Zelp, une start-up britannique, pense avoir trouvé une solution. Ella a mis au point un masque anti-méthane pour les vaches. Conçu pour être porté en permanence, il est doté d’un filtre qui capte le méthane. Une fois que le filtre est saturé, il transforme le méthane emmagasiné en CO2, lui aussi un gaz à effet de serre, mais au bien moindre pouvoir chauffant. Si les essais de ce masque se poursuivent toujours, les résultats préliminaires montrent qu’il réduit les émissions de méthane de 53 %. Ce futur produit a même intéressé l’Union européenne, qui a octroyé à Zelp une subvention via son programme de bourses de recherche Horizon.
La commercialisation des masques anti-méthane devrait commencer en 2022
Le programme soulignait la nécessité de limiter la consommation de viande en parallèle – © Zelp
En plus de son pouvoir filtrant, ce masque mis au point par Zelp est un objet électronique assez poussé. Il permet à l’agriculteur de géo-localiser chaque vache en temps réel. Le dispositif analyse en plus les déplacements des vaches et alerte l’agriculteur lorsqu’il devient anormal, indiquant une possible maladie. En plus, grâce à un thermomètre intégré, le masque alerte l’agriculteur lorsque la vache est en chaleur, indiquant le moment idéal pour une insémination. Grâce à une batterie solaire intégrée, ce masque se recharge lors de l’exposition au soleil. Ses fabricants promettent par ailleurs un fonctionnement ininterrompu pendant quatre ans.
Une fois les essais terminés et le brevet obtenu, Zelp espèce commercialiser ces masques auprès des éleveurs américains et européens via Cargill, le puissant négociant en ingrédients alimentaires qui entretient des relations établies avec des centaines d’exploitations à travers le monde. Le masque devrait être proposé courant 2022 en location longue durée, autour de 70 euros/an la pièce.
Illustration bannière : Un masque pour limiter le méthane des vaches ? © Clara Bastian