Les différentes sources de méthane liées aux activités humaines
Il existe quatre grandes sources d’émission de méthane liées aux activités humaines :
- l’élevage et la culture,
- les feux de végétation,
- l‘extraction et la distribution des énergies fossiles,
- les décharges.
Concernant l’élevage, les émissions de méthane sont dues tout particulièrement à la digestion des ruminants qui libère du méthane. Une des solutions passe par une amélioration de l’efficacité nutritionnelle, ainsi que par la recherche d’un bilan neutre en analysant les émissions de méthane dans le système complet d´élevage. Par exemple, le méthane rejeté par des ruminants élevés à l’herbe correspondra au méthane absorbé par la prairie et le sol, tout les deux puits de méthane, aboutissant à un équilibre entre le méthane prélevé et le méthane rejeté dans l’atmosphère.
Pour l’agriculture, se sont tout particulièrement les rizières qui sont sources de rejets de méthane. D’autant plus quand elles sont réalisées sur un terrain préalablement sec. En effet, c’est la décomposition de la matière végétale dans un milieu sans oxygène qui aboutit à une libération du méthane. Afin de réduire la quantité de méthane émis, il est nécessaire de drainer l’eau régulièrement durant le phase de culture.
La combustion de la biomasse et les décharges répondent aux même principes de décomposition de la matière organique sans oxygène ou partiellement sans oxygène qui aboutit aux rejets de méthane dans l’atmosphère. Le principe pour les décharges est tout d’abord de confiner cette décomposition. Le méthane est ensuite capté et utilisé comme combustible. Des usines de méthanisation récupèrent ainsi le méthane pour produire chaleur et/ou électricité.
Pour les feux de végétation, la réduction des rejets de méthane passe par un changement des pratiques agricoles afin de réduire la culture sur brûlis, tandis que les mesures de prévention pour limiter les feux de forêts doivent être constamment rappelées.
Enfin, dans le cas de l’exploitation des énergies fossiles – pétrole, gaz de schiste, etc. -, c’est la libération du méthane préalablement emprisonné dans les roches qui favorise le rejet du méthane dans l’atmosphère. Les efforts aujourd’hui consistent à récupérer le méthane qui là encore peut servir de combustible.
Un nouveau dégagement de méthane avec les puits abandonnés de gaz de schiste
S’ajoute à cette longue liste, une nouvelle source importante de méthane. C’est ce qu’ont découvert récemment des chercheurs de l’Université de Princeton avec les puits abandonnés de gaz de schiste et de pétrole dont plusieurs remontent au 19e siècle. Or ces fuites ne sont pas incluses dans le calcul des émissions de gaz à effet de serre des données gouvernementales des USA, alors que les chercheurs estiment qu’elles comptent dans la contribution globale à l’effet de serre.
Des puits de méthane à ne pas négliger
Si les activités humaines sont responsables d’émissions de méthane en excès, elles peuvent aussi contribuer à former des puits de méthane, tout particulièrement en favorisant l’absorption du méthane par les plantes et le sol. En effet, le premier puits de méthane est le sol. Mais la nature de celui-ci influence fortement sa qualité à absorber le méthane. Ainsi, un sol totalement goudronné n’aura aucune capacité d’absorption, alors qu’à l’inverse les sols forestiers sont des puits importants de méthane.
L’aménagement du territoire, la préservation de sol agraires, des jachères et de zones forestières sont également nécessaires pour réduire la quantité de méthane aujourd’hui libérées dans l’atmosphère et ainsi limiter le risque d’emballement du climat.