50 % d’énergies renouvelables dans la production énergétique, voilà le but. Et ce au Maroc, où la plus grande centrale à énergie solaire sera bientôt construite pour occuper des espaces désertiques. Le pays pourrait ainsi devenir un acteur majeur de l’énergie solaire au niveau international.
Noor, une centrale solaire géante aux portes du Hollywood marocain
Depuis des années, plusieurs pays cherchent à exploiter leurs déserts. Si l’énergie éolienne peut être une possibilité, exploitée notamment en Californie, le choix de l’énergie solaire paraît idéal dans des zones où la lumière est intense. Dès 2006, le scientifique Gerhard Knies calculait que ce serait le moyen d’éviter tout recours à l’énergie nucléaire(1).
Soleil ardent dans le désert au Maroc, près du Sahara © lkpro Shutterstock
Le Maroc a trouvé la solution : construire une macro-centrale de production d’énergie, composée de quatre centrales d’énergie solaires géantes et d’éoliennes. Cette zone de production sera située entre le Sahara et Ouarzazate, la « porte du désert » et sera aussi vaste que Rabat, capitale du pays. L’ampleur du projet est telle que la structure sera la plus importante construction de solaire à concentration (CSP). Au lieu de panneaux photovoltaïques, le projet utilisera la technologie dite « miroir », qui permet de stocker de l’énergie afin de la restituer la nuit.
La technologie miroir, une solution pour les zones très ensoleillées
Dans certaines zones, on choisit d’écarter les panneaux photovoltaïques et de leur préférer des miroirs incurvés. Ceux-ci réfléchissent les rayons du soleil vers des tuyaux remplis d’eau.
L’eau chauffée est injectée dans une centrale électrique, la vapeur de l’eau agissant sur des turbines.
Le pays devrait ainsi produire la moitié de l’électricité qu’il a besoin d’ici 2020 et même en exporter , notamment en Europe. La structure aura une capacité de production de 580 MW, contre environ 800 pour une centrale nucléaire, à titre de comparaison.
Une première partie de l’installation, Noor 1, sera installée dès la fin d’année 2015, et aura une capacité de production de 160 MW. Il sera également possible de générer de l’électricité pendant 3h, contre 8h dès que les deux autres phases du projet seront en place, ce qui devrait être fait entre 2017 et 2020.
Moderniser les infrastructures marocaines
Pour Noor 1, 500.000 panneaux réfléchissants sont installés dans le désert sur 800 rangées et s’adaptent à l’heure de la journée de manière à suivre les mouvements du soleil. L’idée est aussi que le marché soit là aussi compétitif qu’il peut l’être aux Etats-Unis ou en Amérique du Sud sans aucune subvention, une démarche que la France a plus de mal à suivre, s’accrochant toujours au nucléaire. Même le Moyen-Orient s’y est mis, sentant le vent tourner à raison du côté du pétrole.
En ce qui concerne le Maroc, la Banque africaine pour le développement a injecté 9 milliards de dollars. Il faut néanmoins considérer que le réseau électrique devra être développé rapidement, surtout si le pays souhaite exporter de l’énergie en Europe, les moyens pour le transport étant insuffisants. Même en interne, il reste également une part d’inquiétude puisqu’il faudra que le Maroc modernise son réseau pour accueillir ces nouvelles énergies.
Illustration bannière : Soleil couchant dans le désert marocain, près du Sahara © lkpro Shutterstock