L’impact des ondes électromagnétiques sur la santé reste flou. Les études sont contradictoires, toutefois on voit qu’il peut exister des risques. Ne représentent-elles aucun danger, ou doit-on éviter la surexposition des personnes les plus à risque, les enfants notamment ?
Délicate question que celle des effets potentiels des ondes électromagnétiques sur l’organisme. Les témoignages des électrosensibles – les personnes intolérantes aux champs magnétiques – parlant de maux de tête, de sommeil perturbé, de douleurs sourdes et parfois de dépression, ont souvent de quoi inquiéter.
À l’inverse, des messages, études scientifiques à l’appui, avançant l’innocuité des ondes à un degré d’exposition « normal » se veulent rassurants. Que faire dans ces cas là ? Devons-nous nous protéger des ondes et devons-nous tout particulièrement éloigner nos enfants des sources électromagnétiques ?
Ondes et pollution électromagnétique
Un champ électromagnétique est l’interaction entre le champ électrique généré par la présence de charge électrique, et le champ magnétique, c’est-à-dire le champ de force résultant du déplacement des charges. Les téléphones mobiles, les radios, la lumière, les micro-ondes et les box Internet notamment, émettent des ondes électromagnétiques. Invisibles, ces ondes sont donc présentes partout.
Un scientifique a pris des ondes wifi en photo : belles, mais dangereuses ? ©Luis Hernan / Digital Ethereal
Le développement de toute la technologie ultra-sophistiquée dont nous disposons à présent, a fait apparaître une nouvelle forme de pollution : la pollution électromagnétique.
Les enfants, et même les tout-petits, ne sont pas épargnés puisque de plus en plus de gadgets leur étant destinés émettent eux aussi des ondes électromagnétiques. Un écoute-bébé par exemple, peut être aussi puissant qu’un téléphone portable, surtout s’il est posé directement dans le berceau.
Ondes électromagnétiques et santé
La question divise et aucune réponse claire et satisfaisante n’est apportée. Les ondes sont-elles dangereuses ? Ont-elles un impact sur notre santé ?
Même les autorités sanitaires n’ont pas de discours réellement tranché : en mai 2011, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), qui fait partie de l’OMS, a classé comme « peut-être cancérogènes pour l’homme » (favorisant l’apparition d’un cancer), les champs électromagnétiques de radiofréquences, y compris ceux émis par les téléphones. En 2015, une étude de l’université Jacobs de Brême a montré que les ondes stimuleraient les tumeurs cancéreuses déjà existantes, mais ne seraient pas à l’origine de celles-ci.
Paru en 2012, le rapport de Bioinitiative a fait beaucoup de bruit. Se basant sur les résultats de 1.800 études, il apporte la preuve scientifique de la nocivité des ondes sur les populations, et notamment celles dites sensibles, à savoir les enfants, les femmes enceintes et les « gros consommateurs » de téléphones portables.
Les études montrent qu’il y a plus de risques de développer un gliome (tumeur cérébrale maligne) qu’auparavant, et que la tendance est en croissance constante. L’épidémiologie montre que les ondes devraient être classées comme cancérogènes pour les humains. Les limites fixées [par les autorités] ne sont aucunement adéquates pour protéger la santé publique.
Lennart Hardell, Docteur à l'Université d'Orebro (Suède)
Le rapport met en avant notamment l’impact des ondes des téléphones portables et du Wifi sur la qualité du sperme, entraînant une malformation des spermatozoïdes et diminuant la fertilité.
Le Dr Martha Herbert, neurologue et pédiatre américaine, met en relief la forte corrélation entre l’exposition aux ondes, et le développement de l’autisme et de ses symptômes : « Même si les recherches sont toujours en cours, il est urgent d’abaisser les seuils d’exposition aux ondes et aux technologies sans fil que ce soit pour les personnes atteintes d’autisme, les enfants de tous âges, les futurs parents, et durant la grossesse. »
Lire page suivante : les preuves de la plus grande vulnérabilité des enfants