Demain, mercredi 1 août, nous aurons consommé toutes les ressources naturelles que la Terre peut renouveler en un an : c’est le jour du dépassement de notre empreinte écologique. Nous vivrons donc à crédit !
Demain 1er août aura eu lieu le « Global Overshoot Day », littéralement « le jour du dépassement global », indicateur dont l’objectif est de sensibiliser le monde à la notion d’empreinte écologique. Qu’est-ce que cela signifie ? Et bien qu’entre le 1er janvier et le 1er août 2018, l’humanité a consommé les ressources que la nature peut produire en un an. Incroyable non ?
L’empreinte écologique … explose toujours plus rapidement
Cet indicateur, inventé par les créateurs du concept d’empreinte écologique, sensibilise aux conséquences de la surexploitation des ressources fournies par la nature et permet des comparaisons entre régions du monde.
Selon l’organisation non gouvernementale canadienne Global Footprint Network, à partir du 2 août 2018, et jusqu’à la fin de l’année, les Terriens vivent d’une certaine manière au-dessus de leurs moyens, empruntant des ressources naturelles à la Terre et aux générations futures.
Le 31 décembre 1986, pour la première fois de l’histoire, l’humanité avait consommé en un an la totalité de ce que la Terre avait produit dans l’année.
Le jour du dépassement tombait le 23 septembre en 2008, le 3 septembre en 2005, le 3 novembre en 1980, le 23 décembre en 1970. En 2016, c’était le 8 août et le 2 août en 2017. D’après les calculs de Global Footprint, le jour du dépassement pourrait tomber fin juin, en 2030.
Déforestation, sécheresses, érosion des sols, perte de la biodiversité terrestre et marine, dérèglement climatique… Les conséquences de cette surexploitation se font déjà sentir.
À partir du 1er août, l’humanité vivra à crédit car nous aurons consommé en seulement sept mois le capital naturel que la planète peut renouveler en un an. D’année en année, nous continuons ainsi à creuser notre dette écologique. Si la Planète était une entreprise, elle serait aujourd’hui au bord de la faillite. Nous devons impérativement changer notre modèle de développement. Nous devons parvenir à faire de la biodiversité une priorité internationale et réussir à Marseille et à Pékin en 2020 à trouver un New Deal pour la nature. Comme ce fut le cas pour l’Accord sur le climat en 2015, la France est attendue pour montrer un leadership et une exigence de cohérence dans ses politiques, en métropole comme en Outre-Mer.
Empreinte écologique, la France plutôt mal classée
Quant à la France, elle se situe au 15e rang mondial : si toute l’humanité vivait comme les Français, le jour du dépassement global aurait eu lieu le 5 mai 2018(1). L’humanité aurait aujourd’hui besoin de l’équivalent de 2,8 planètes Terre pour subvenir à ses besoins si tous les habitants vivaient comme les Français.
Nous pouvons, et devons, inverser la tendance. Mais il faut agir vite également et amener tous les acteurs à s’engager à mettre un terme à la surexploitation du capital naturel et à revoir leurs modèles de développement qui exercent toujours trop de pression sur les ressources naturelles. Citoyens, entreprises et collectivités ont bien-sûr un rôle clé à jouer à leur échelle dans cette transition vers des modes de vie plus durables : mobilité plus douce, économies d’énergie et d’eau, réduction du gaspillage alimentaire et protection de la biodiversité.
À nous aussi d’inverser la tendance au risque de laisser une Terre en friche aux générations futures !
Article mis à jour en juillet 2018
Illustration bannière : « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? » – © Ekaterina Simonova