S’exprimant sur Public Sénat, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a fait savoir son opposition à la proposition de loi visant à interdire les jets privés en France.
La proposition de loi sera discutée à l’Assemblée nationale le 6 avril 2023 mais n’a que très peu de chances d’être adoptée.
Pour Christophe Béchu, les jets privés, c’est 0,1 % des émissions nationales de CO2
L’idée d’interdire les jets privés fait son chemin jusque dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Le 6 avril 2023, cette proposition de loi, portée par le député écologiste Julien Bayou, sera présentée à l’ensemble des députés, qui seront invités à voter sur la question. Il est néanmoins peu probable qu’un nombre suffisant de votes en faveur de la proposition de loi soit recueilli : le 28 mars 2023 déjà, la commission du développement durable à l’Assemblée nationale l’avait écartée.
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a lui aussi mis son grain de sel, le 4 avril 2023 à l’antenne de Public Sénat.
En France, nous émettons 400 millions de tonnes de gaz à effet de serre. Les jets privés, c’est 400.000 tonnes, soit 0,1 % des émissions nationales.
a fait valoir le ministre.
© Michael Derrer Fuchs
Une soixantaine de scientifiques plaident pour l’interdiction des jets privés
La proposition de loi vise à interdire les services de transport aérien non régulier de passagers où le nombre de passagers transportés est inférieur à 60. Cela, afin de ne pas pénaliser les agences de voyages, qui pourront continuer à affréter des avions pour faire voler des groupes de touristes d’au moins 60 personnes. Certains vols d’intérêt général, tels que les vols médicaux, de sauvetage ou de sécurité civile, seraient exclus du périmètre d’interdiction.
Sondage : faut-il interdire les vols en jet privé ?
En amont de la discussion dans l’hémicycle le 6 avril 2023, une soixantaine de scientifiques ont signé une tribune parue dans le journal Libération le 4 avril 2023. « Nous ne pouvons plus permettre qu’une minorité émette des quantités inconsidérées de gaz à effet de serre pour gagner quelques heures, quand d’autres moyens de transport sont disponibles et nettement moins émetteurs ! Rappelons qu’un passager de vol en jet privé émet 5 à 14 fois plus qu’un passager de vol commercial, et en 2022, 55 % des vols en jet étaient des déplacements courts ou très courts, inférieurs à 750 kilomètres », font-ils valoir.