Alors que beaucoup de gouvernements poussent pour l’interdiction des sacs plastiques, leurs fabricants soulignent que leurs remplaçants sont parfois pires en termes d’émissions de gaz à effet de serre.
L’invasion de plastique n’a pas que des inconvénients
Le plastique allège les bouteilles
Une étude autrichienne leur sert d’argument : le cabinet Denkstatt a imaginé ce que serait un monde sans plastique.
Un monde où les consommateurs, les agriculteurs, les industriels, les commerçants utiliseraient du bois, du papier, des cartons, des bouteilles en verre ou en terre, etc. pour remplacer le plastique.
Selon cette étude, cela entraînerait une multiplication par 3,6 fois du poids total des emballages et il faudrait plus que doubler l’énergie consommée pour les fabriquer. Conséquence, les gaz à effet de serre seraient 2,7 fois plus élevés.
Cela n’est pas étonnant car le plastique, pour son poids est finalement très résistant, léger et dure longtemps. Très léger, il permet de protéger la nourriture, les boissons, l’électronique, … et de les conserver dans de bonnes conditions.
Pour comprendre l’invasion de plastique, considérons les propriétés du ce matériau qui le rendent si attrayante : il est durable, flexible, il ne se brise pas, il peut respirer (ou pas) et il est extrêmement léger. En conséquence, la nourriture et la boisson sont protégés contre les dommages et conservés pendant des durées inimaginables.
Selon la Pafa, Association européenne des fabricants de films d’emballage, les pays développés jouissent d’un taux de perte de 3 % dans le long de la chaîne agroalimentaire, du producteur au consommateur, contre 50 % dans pays en voie de développement. L’utilisation du plastique, à tous les stades, sous forme de palettes, de caisses, de plateaux, etc. y contribue largement, y compris chez le consommateur final où « un concombre sous film plastique se conserve de 2 à 14 jours« .
Beaucoup plus léger que les emballages concurrents, le plastique permet donc de réduire le carburant nécessaire au transport de marchandises : d’ailleurs l’impact carbone de notre alimentation serait estimé selon cette étude 1 tonne de CO2 pour fabriquer le plastique et 5 tonnes pour le transport.
Difficile de remplacer tout le plastique
Selon Denkstatt remplacer le plastique par un matériau alternative augmenterait la masse des emballages d’un tiers au niveau mondiale et la consommation d’énergie correspondante doublerait à 1,240 million GJ par an soit l’équivalent de ce qu’il faut pour chauffer 20 millions de foyers. L’étude conclut que le plastique n’est pas seulement un emballage pratique mais également peu coûteux et sûr. Emballer des aliments frais avec du plastique réduit le taux de perte de plus de 10 %.
Série de photos sur la consommation de Denis Darzacq
De manière assez surprenante, certains écologistes font remarquer que le plastique qui finit enterré dans les décharges a un coté positif : parce qu’ils sont inertes dans les décharges, les déchets plastiques enfouis dans le sol sont un moyen de facto de «séquestrer» le carbone. Ils contribuent ainsi à limiter l’accroissement du changement climatique.
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