Votre enfant est victime de harcèlement scolaire ? Comment l’aider ? Comment lui apprendre à se défendre à l’école ? Découvrez les conseils de Florence Millot, psychologue et auteure de l’ouvrage « J’me laisse pas faire dans la cour de récré ».
Au moins 1 enfant sur 10 serait victime de harcèlement scolaire, ce qui représente environ 700.000 élèves chaque année et ce, dès le premier degré. Le harcèlement se caractérise par des violences répétées qui peuvent être verbales, physiques ou psychologiques. À l’école, un enfant qui subit du harcèlement devient alors la victime d’un élève ou d’un groupe d’élèves. Il peut être confronté à des moqueries répétées, des injures mais aussi bousculé ou frappé, incapable de se défendre. Ce harcèlement, qui se poursuit souvent en dehors de l’enceinte scolaire (notamment sur les réseaux sociaux) a des conséquences extrêmement dramatiques pour ceux qui en sont victimes : phobie scolaire, anxiété, dépression, et même suicide.
Pour aider les enfants ainsi que leurs parents dans leur combat contre le harcèlement scolaire, Florence Millot a publié un petit manuel d’autodéfense émotionnelle, « J’me laisse pas faire dans la cour de récré » aux éditions Albin Michel.
Harcèlement scolaire, que faire ?
Il est parfois difficile pour nous, parents, d’aider notre enfant lorsqu’il est victime de moqueries répétées ou d’agressions verbales à l’école. Bien souvent, il arrive que nous ayons tendance à prendre cela à la légère, et même à trouver ces chamailleries de cour de récré plutôt banales. S’il n’est, bien sûr, pas question de s’alarmer tout le temps, mieux vaut prendre le temps d’écouter ce qu’il a à dire, au risque de le voir se renfermer sur lui-même. Alors, comment s’y prendre ? Comment l’aider à se défendre ?
Comment aider notre enfant face au harcèlement scolaire ? © Lopolo
L’écouter et le rassurer
Votre enfant a besoin de se sentir en confiance. Si vous minimisez toujours ses chagrins d’école, il va penser que ce qu’il se passe n’est pas important. Il va alors essayer de se défendre tout seul puisque personne ne veut l’aider. Si la situation se détériore, il se peut alors qu’il n’ose pas en parler et qu’il garde sa peur pour lui.
Pour Florence Millot, il est essentiel de toujours lui prêter une oreille attentive, d’autant plus s’il change d’attitude. Et pour l’accompagner au mieux dans ce moment difficile, à nous, parents, de nous approprier ces 4 grands principes.
Le principe de la fenêtre ouverte
Cela consiste à créer une ouverture dans la tête de votre enfant. Dans certaines situation en effet, il arrive qu’un enfant ne sache pas réagir car il a l’impression que les personnes qui le harcèlent ont tous les pouvoirs et que rien ne pourra changer. Il n’a pas assez d’expérience et de vécu pour prendre du recul.
C’est à vous de le rassurer, de lui montrer que d’autres solutions sont possibles si la situation devient insoutenable, comme changer d’école par exemple. Ouvrir une fenêtre dans la tête de votre enfant lui permettra de mieux gérer les choses et de prendre confiance en lui. Il saura qu’une issue est possible.
Le principe de l’élévation
Parlez-lui de votre expérience à l’école © Monkey Business Images
Un enfant vit dans le présent et n’a pas de prise de recul sur la vie comme les adultes. Il faut donc que vous l’aidiez à se placer dans un contexte plus grand.
Comment ? En discutant avec lui, en parlant de votre expérience, des difficultés que vous avez peut-être vous aussi rencontrées avec d’autres enfants à l’école. Il comprendra ainsi que rien n’est définitif.
Le principe du filet dans la tête
Nombreux sont les enfants qui n’osent pas parler lorsqu’ils sont embêtés à l’école. Ils ont honte, peur d’être jugés ou peur qu’on ne les croit pas car le harcèlement scolaire est souvent invisible. Il est donc important de toujours dialoguer avec son enfant pour comprendre ce qu’il se passe. Il a besoin d’entendre que vous êtes prêt à intervenir à l’école si la situation ne s’arrange pas. Ainsi, il va commencer à se constituer son filet de sécurité dans la tête.
Le principe de l’exception
Ne plus se laisser faire © SpeedKingz
Bien entendu, notre rôle en tant que parents est d’apprendre à nos enfants à se conduire le mieux possible avec les autres et en société. Il est primordial de toujours condamner la violence et de placer des limites. Mieux vaut régler les choses en dialoguant qu’en frappant. Cependant, pour Catherine Millot, parfois, les mots ne suffisent pas. Si un enfant s’acharne sur le vôtre et que les adultes ne voient rien, il doit agir pour se défendre : « il faut parfois être violent pour endiguer la violence de l’adversaire, mais cela doit rester une mesure exceptionnelle ». Votre enfant doit connaître ce principe d’exception : il peut et doit se défendre s’il n’a pas d’autres solutions.
J’me laisse pas faire dans la cour de récré !
de Florence Millot
Toutes les clés pour déjouer le harcèlement à l’école et vivre sereinement son parcours scolaire.
À découvrir sur Cultura.com
Lire page suivante : les techniques d’auto-défense émotionnelle