Ingrédient de toutes les controverses, l’huile de palme est pourtant encore présente dans un produit emballé sur 2 en grande distribution : pâtisseries, fritures, chocolats, biscuits apéro, bonbon, maquillage… Même les produits bio sont concernés.
Alors comment éviter d’avaler des litres d’une huile contestée sur le plan environnemental ?
Un programme de certification d' »huile de palme durable » y répondrait : GreenPalm.
GreenPalm, de quoi s’agit exactement ?
Initié en septembre 2008 par la RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) et AAK UK, un fabricant international d’huiles comestibles, GreenPalm se définit comme « une plateforme de négoce de certificats en ligne » qui soutient la production durable de l’huile de palme.
- Depuis sa création Greenpalm a ainsi vendu 1 490 000 certificats qui ont permis aux producteurs d’huile de palme durable de toucher plus de 11,5 millions de dollars en prime.
Comment fonctionne GreenPalm concrètement ?
Pour vendre des certificats GreenPalm, un producteur est audité par un contrôleur accrédité par la RSPO et doit répondre à 39 critères sociaux et environnementaux définis par cette dernière*.
- Un certificat GreenPalm est obtenu par tonne d’huile de palme brute produite durablement, puis est mis aux enchères sur le site www.greenpalm.org auprès des fabricants de produits divers ou des détaillants membres du programme qui peuvent ainsi faire des offres d’achat de certificats aux producteurs.
- En achetant ces certificats, les marques affichent leur soutien à une production durable de l’huile de palme et gagnent le droit de mettre le logo GreenPalm sur leurs produits.
Un certificat GreenPalm = 1 tonne d’huile durable
Une entreprise est obligée d’acheter au minimum 25 certificats par enchère. Le nombre de certificats achetés globalement est équivalant à la quantité d’huile de palme ou de dérivés utilisés pour ses produits.
A noter que, pour chaque certificat acheté, l’entreprise doit également reverser un don de 1$ à la RSPO.
*Vous pouvez consulter l’ensemble des critères sur le site de la RSPO (en anglais)
GreenPalm, certification ou… greenwashing ?
Attention donc : cela ne signifie pas que le produit estampillé GreenPalm contient de l’huile de palme durable mais « seulement » que sa marque finance des producteurs d’huile durable, alors même que l’huile de palme contenue dans ses produits peut être, elle, tout sauf durable, provenant de leur fournisseur d’huile de palme « habituel » !
Ce n’est pas tout à fait du greenwashing dans la mesure où les marques encouragent, même indirectement, la filière d’huile de production d’huile de palme durable… mais un peu quand même dans la mesure où ce « faux label » laisse à penser aux consommateurs que les produits contiennent de l’huile de palme certifiée durable (CSPO).
- On ne les accusera alors peut-être pas de greenwashing, mais peut-être de schizophrénie…
Des entreprises telles que Kellogg’s, Unilever, Lu France ou encore Fleury Michon ont adhéré au programme GreenPalm. D’autres, comme Casino ou Findus, ont préféré retirer l’huile de palme de leur produit pour la remplacer par de l’huile de colza. Un choix qui mérite lui peut-être une palme verte…
*Article sur l’huile de palme rédigé par Pauline.
En savoir plus sur l’huile de palme et ses certifications :