Un nouveau rapport au prix.
Parmi les critères de choix, ce qui prime désormais, c’est le meilleur rapport qualité-prix. Les Français y font de plus en plus attention :
- 90 % font plus attention à la qualité des produits ou des services qu’il y a 5 ans,
- 72 % disent d’ailleurs avoir été déçus sur ce point dans leurs achats des douze derniers mois.
La moindre recherche du prix le plus bas est aussi à mettre en regard de la meilleure perception de l’économie circulaire et de l’envie d’acheter des produits à durée de vie plus longue : payer un peu plus aujourd’hui pour garder un produit de meilleure qualité plus longtemps et ne pas céder à la tentation de l’achat de la toutes les nouveautés, c’est aussi comme cela qu’agissent de plus en plus de Français.
- En alimentaire, le critère premier est le goût puis l’hygiène, la sécurité, suivis de l’origine.
- Concernant les autres catégories de produits, la solidité et la durabilité des produits sont examinées à la loupe ; la notion d’obsolescence programmée a fait son chemin
- Et les consommateurs qui ont ressenti une dégradation de leur niveau de vie depuis 5 ans sont aussi ceux qui sont les premiers à préférer de l’électroménager plus coûteux s’ils ont la garantie d’une qualité supérieure (et donc une durée de vie plus longue).
L’équité dans le prix
Autre critère important, le bon montant, c’est à dire le prix qui assure une rémunération satisfaisante aux salariés et permet de protéger l’environnement. Une tablette de chocholat bio et issue du commerce équitable à 3,20 euros est perçue comme ayant un juste prix. Mais un jean de la marque Diesel à 140 euros ou un iPhone à 700 euros sont perçus comme ayant un prix abusif.
Du point de vue des économistes, les inconvénients que les prix bas ont sur l’emploi, la société, etc. sont des « externalités négatives ».
La course permanente au prix le plus bas entraîne également la dégradation de la qualité des produits : on met moins de composants ou matériaux nobles dans le produit fini, on rabote tout ce qu’on peut et on dégrade le rapport qualité-prix. Au final, le consommateur n’en sort pas gagnant.
Autre évolution récente : avec l’accumulation permanente de soldes, soldes flottantes, promotions, lots, ventes privées, remises ou coupons, le consommateur ne sait plus quel est le prix normal et la hiérarchie des prix est brouillée. L’idée d’un prix unique de référence attaché à un produit tend à disparaître. Pire, ces promotions trop nombreuses donnent à penser au consommateur qu’on lui fait surtout payer les campagnes de pub et de marketing, plus que le produit lui-même.
Voilà matière à réflexion pour les marques…. et les distributeurs.
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(1) Costco, le super hard-discount veut conquérir l’Europe