Afin de poser un cadre à l’automédication, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé souhaite que les médicaments les plus utilisés en automédication ne soient plus disponibles en libre accès dès janvier 2020.
Finis le paracétamol, l’aspirine et l’ibuprofène en vente libre dans les pharmacies ? C’est ce que préconise l’ANSM afin de sécuriser l’utilisation de ces médicaments.
Sécuriser l’utilisation des médicaments
En termes de santé, nos habitudes risquent de bientôt changer. En effet, dans un communiqué datant du 3 octobre 2019, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) donne de nouvelles préconisations concernant le paracétamol et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’aspirine ou l’ibuprofène utilisés contre la douleur ou la fièvre. L’ANSM souhaite que ces médicaments ne soient plus vendus en libre accès dans les pharmacies.
Objectif de l’ANSM ? Renforcer le rôle de conseil du pharmacien « afin de favoriser le bon usage de ces médicaments d’utilisation courante ». Cette mesure, qui pourrait entrer en vigueur à compter de janvier 2020 « viserait à sécuriser l’utilisation de ces médicaments ».
Le recours trop fréquent à l’automédication pour ces molécules © Zoriana Zaitseva
Bien que le paracétamol, l’ibuprofène et l’aspirine soient en vente libre, ils demeurent des médicaments et leur prise nécessite le respect de certaines règles de bon usage, sous peine d’effets pouvant s’avérer gravissimes.
Gare à l’auto-médication
L’affaire Naomi Musanga, cette jeune femme qui a appelé le Samu au téléphone et est morte en raison d’une intoxication au paracétamol, a marqué les esprits.
« En effet, le paracétamol peut entraîner des lésions graves du foie dans certains cas de surdosage, pouvant conduire à des greffes du foie (1re cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France) » rappelle l’ANSM. Concernant les AINS, ces derniers peuvent entraîner des complications rénales ou infectieuses graves et sont toxiques pour le foetus en cas d’exposition à partir du début du 6e mois de grossesse.
Liste noire des « médicaments plus dangereux qu’utiles » pour la santé
Par conséquent, cette mesure souhaitée par l’ANSM doit permettre de poser un cadre à l’automédication. Elle s’inscrit « dans la continuité des actions menées par l’Agence pour sécuriser l’utilisation de ces médicaments, notamment l’arrivée dans les prochains mois d’un message sur les boîtes des médicaments contenant du paracétamol afin d’alerter sur le risque pour le foie en cas de surdosage ».
Illustration bannière : Soigner un mal de tête avec un cachet d’aspitrine © goodluz