Voilà le 14 juillet et ses traditionnels feux d’artifice. Bien que féériques, ces feux ne sont pas tout à fait sans danger sur la santé et sur l’environnement.
On ne connaît pas très bien les impacts des feux d’artifice. Bien que ponctuels, ils ne sembleraient pas anodins en termes de toxiques rejetés dans l’atmosphère. Doit-on s’en inquiéter ?
Le feu d’artifice : entre magie et pollution
Derrière les couleurs éclatantes, c’est à l’instar des pétards, un cocktail de produits chimiques qui est à l’origine des feux d’artifice.
À chaque couleur correspond une substance : ainsi le blanc est fabriqué à partir d’aluminium, le vert de baryum, le violet de rubidium… Des substances qui peuvent s’avérer toxiques ou cancérigènes lorsqu’on s’y expose à fortes doses.
Un feu d’artifice : une explosion de couleurs et de particules fines
Au fait, comment ça marche, un feu d’artifice ? Il s’agit d’une poudre noire composée de charbon, soufre et salpêtre, qui s’accompagne d’un composé qui libère de l’oxygène (généralement du perchlorate de potassium) et d’un composé combustible, qui crée également la couleur.
Ces couleurs s’avèrent être toxiques à haute dose : le baryum peut causer des problèmes gastro-intestinaux, le cadmium peut affecter les poumons…
En explosant, un feu d’artifice libère des particules fines et des composants chimiques extrêmement polluants, qui détériorent la qualité de l’air © Serhiy Shullye
En explosant, la bombe libère des millions de particules de poussières très fines et du gaz qui peuvent se rabattre sur les spectateurs en raison du vent ou se maintenir dans l’atmosphère quelques jours avant de se déposer dans l’environnement (forêts, champs, mer…).
Ces particules issues de l’explosion d’un feu d’artifice seraient cinq fois plus polluantes que celles du smog, estime une étude menée par la ville de Montréal en 2010.
Peu à craindre pour notre santé…
Toutefois, ces feux ont un impact minime sur notre santé. « Les grands feux d’artifice produisent une concentration, certes brève, mais néanmoins importante, de poussières fines et de composés métalliques colorants. Toutefois, une étude publiée en 2001 montre qu’en proportion annuelle, la pollution due aux feux d’artifice est moindre que celle liée à d’autres sources, comme le trafic », témoigne l’Office fédéral de l’environnement suisse.
… mais des conséquences sur la faune
Reste qu’ils sont dangereux pour la faune et la flore : de nombreux oiseaux et insectes sont effrayés par les bruits et peuvent être perturbés lors de leur recherche de nourriture ou de leur ponte.
Des études ont montré que nombreux oiseaux quittent leur nid à la suite de tirs, ce qui peut avoir des conséquences fatales sur leur reproduction.
Se pose également le problème des déchets. Lors d’un feu d’artifice tiré dans la mer, les plus gros objets (corps de la bombe…) retombent dans l’eau. Si les municipalités font parfois appel à des plongeurs pour les récupérer, la plupart finissent dans la mer avec les résidus de poudre.
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Les résidus de particules finissent également dans la nature, avec des taux bien au-dessus de la norme autorisée. Dans le lac d’Oklahoma par exemple, les chercheurs ont détecté(1) des résidus de perchlorate de magnésium 1.000 fois supérieurs à la normale suite à un feu d’artifice.
Existe-t-il des feux d’artifice écolos ?
Des alternatives existent pour lancer des feux d’artifice moins toxiques. La ville de Bordeaux par exemple, a décidé de tirer un feu d’artifice moins nocif cette année(2) : exit le plastique et l’aluminium dans les contenants et emballages des feux qui seront en carton pour limiter les pollutions dans la Garonne. Exit aussi le plomb et le chlorate qui seront remplacés par un autre composé moins polluant.
Ailleurs, la société française Arts et Feux promet de retirer et trier l’ensemble des déchets produits sur un site de tir de feux d’artifice.
Disneyworld, en Californie, utilise de l’air compressé pour lancer ses feux, réduisant le taux de particules dans l’air.
Les meilleures alternatives aux feux d’artifice ? Les municipalités peuvent organiser un spectacle son et lumière, bien moins nocif, pour célébrer le 14 juillet. On peut aussi faire usage de lasers ou mettre au point des spectacles conduits par des drones…
Mais pour nous, un feu de camp en pleine nature ou une soirée à observer les étoiles vaudront 1.000 spectacles artificiers…
Article republié
Illustration bannière : U,n spectacle qui émerveille petits et grands, mais qui est particulièrement néfaste pour l’environnement (et notre santé) ! – © shot4shot