Les jouets dans les Kinder, certains enfants jouent avec. D’autres… les fabriquent, selon une enquête du journal britannique The Sun. Ferrero, le géant italien du chocolat, est accusé d’utiliser de la main-d’oeuvre roumaine sous-payée et travaillant dans des conditions proches de l’esclavage.
Les jouets à l’intérieur des fameux oeufs Kinder seraient assemblés par des familles roumaines sous-payées, à leur domicile et dans des conditions d’hygiène inappropriées, révèle l’enquête du journal britannique The Sun.
Des conditions de travail indécentes
Des familles roumaines travailleraient jusqu’à 13 heures par jour pour assembler les jouets des oeufs Kinder, révèle outre-Manche le quotidien The Sun. Le paquet de 1.000 jouets Kinder assemblés leur serait payé 20 lei roumains, soit un peu moins de 5 euros. Même des enfants seraient mis à contribution, le plus jeune dans la famille interrogé par les journalistes ayant tout juste six ans.
Inutile de préciser que ce travail effectué à domicile ignore tout impératif d’hygiène. « Je sais que la paie est terrible, mais je n’ai pas d’autre choix que de faire ça. Nous avons besoin d’argent pour manger et prendre soin de nos enfants », a déclaré une employée à domicile interrogée par The Sun.
Si les chefs de chez Ferrero apprenaient ce qui se passait en Roumanie, ils auraient un accident cardiaque.
Prolegis, sous traitant
À Carei, ville roumaine proche de la frontière hongroise, le chômage est endémique. Pour les familles qui n’ont aucune ressource, travailler pour Prolegis, le sous-traitant de Romexa SA, est le seul moyen de s’en sortir. Pourtant, d’après l’expression d’un lanceur d’alerte cité par The Sun, « Si les chefs de chez Ferrero apprenaient ce qui se passait en Roumanie, ils auraient un accident cardiaque. »
Réaction rapide de Ferrero
Lorsque les journalistes sont venus sur place et ont cherché à parler à un responsable, celui-ci a pris la fuite et a fermé la porte de son usine à clé. Une heure plus tard, un taxi est arrivé au domicile de la famille interrogée. Le chauffeur leur a ordonné de rendre tous les jouets et oeufs, même non finis, en disant : « Ce travail est terminé ».
Contacté par le quotidien britannique The Daily Mail, Daniel Muresan, chef de secteur chez Romexa SA, a déclaré la semaine dernière qu’il « n’était pas au courant de telles pratiques ».
La marque Ferrero, pour sa part, s’est déclarée « profondément touchée et concernée par les soupçons de pratiques et de comportements inacceptables », et a lancé une enquête approfondie. Le contrat avec Prolegis a été immédiatement rompu.(1)
Illustration bannière : Oeuf Kinder et jouet surprise – © Ekaterina_Minaeva Shutterstock