Fair Oaks Farms : un Disneyland en pleine campagne ?
A Fair Oaks Farms, la traversée des étables se fait en car et se termine devant le magasin des souvenirs et des produits dérivés.
Jed Stockton est surpris « on voulait faire une place aux visiteurs. Mais nous n’imaginions pas un tel succès ».
Au sein de la ferme, on usine du lait mais aussi des cochons : plus de 7000 truies. Et bientôt, des poulets viendront s’ajouter à la liste. Un studio pour accueillir des scientifiques est également inscrit au programme.
Un restaurant de quelques 500 couverts a même ouvert ses portes en juillet. Mais loin d’être anecdotique, cette ferme se place aujourd’hui comme une puissante vitrine de l’agro-industrie.
Fair Oaks Farms : elle trace le chemin vers d’autres exploitations XXL
C’est un fait : la planète a soif de lait. Dans des pays tels que la Chine, l’Inde ou encore le Vietnam, une nouvelle classe moyenne prend goût aux desserts lactés ou remplace l’allaitement par de la poudre de lait infantile.
Fu Wenge, spécialiste de l’agriculture chinoise souligne que « le marché est immense. Il faut être capable de répondre à sa demande ».
Copyright Nicole Wiltrout
Ce choix politique entraîne avec lui la disparition des petites exploitations. En effet, pour alimenter des villes de plus en plus tentaculaires, l’accent est mis sur des élevages industriels.
Ces HLM horizontaux pour ruminants pourront donc accueillir des milliers de vaches. Confinées dans des étables, équipées de capteurs qui suivent en temps réel leurs performances et leurs moindres soucis de santé, ces dernières ne verront jamais la couleur de la prairie.
Selon Fu Wenge, « il y a aujourd’hui 200 millions d’éleveurs en Chine. Il n’en restera plus que 20 millions dans dix ans ».
Et cela, au nom de l’efficacité et de la sécurité alimentaire. Car tout doit être sous contrôle : les hommes ainsi que les animaux.