Tandis qu’en matière de développement durable, nos efforts se portent principalement sur un mode de vie et de consommation plus responsable au quotidien, qu’en est-il de notre empreinte écologique après notre mort ? Comment réduire l’impact environnemental de nos funérailles ?….Des questions saugrenues ? Pas tant que ça !
Les cercueils, c’est peu écolo
Sur le plan juridique, la loi française impose que le corps de la personne décédée soit mis en bière avant son inhumation ou sa crémation. La loi impose également que chaque cercueil ne contienne qu’un seul corps enveloppé dans une chemise de fibres végétales.
Les cercueils hermétiques sont fabriqués à partir de matériaux biodégradables et répondent à des caractéristiques de composition, de résistance et d’étanchéité établies par le ministre de la Santé. Un mètre cube de bois est nécessaire à la fabrication de six cercueils. Au total, ce sont donc près de 100 000 stères de bois, qui sont, soit enterrées, soit consumées chaque année en France…
Autant dire un impact environnemental conséquent. De plus, certains arbres comme le chêne ou le pin sont issus des forêts françaises, mais les bois exotiques comme l’acajou parcourent des milliers de kilomètres pour se retrouver dans nos cimetières… Enfin, si le bois est naturel et biodégradable, le vernis qui l’enduit l’est beaucoup moins, sans parler du capiton intérieur et des ornements fixés sur la "caisse en sapin".
Les alternatives pour des funérailles écolo se développent
Aujourd’hui, de plus en plus de français optent pour la crémation (27 %), et la tendance touche surtout les grandes villes puisque près de 50 % des français choisissent cette alternative. Mais sur le plan environnemental, la crémation n’est pas la meilleure option. En effet, le corps est brûlé à l’intérieur d’un cercueil pendant une heure et demie, à plus de 1000 degrés C, mais le défunt n’emporte pas avec lui l’énergie consommée par le four et les émanations de CO2 du corps et du bois…
Toutefois, une crémation un peu plus écologique est aujourd’hui possible et fait d’ailleurs de plus en plus d’adeptes. Le crématorium de Cornebarrieu, en Haute-Garonne, par exemple, propose une urne entièrement biodégradable.
D’autres part, certains de nos voisins européens délaissent le bois massif des cercueils et privilégient les matériaux fabriqués à base de matières complexes de papier, produits en fibres recyclées sans chlore et assemblés avec des colles végétales. Même les peintures sont écolo !
- En Italie par exemple, on propose un cercueil en amidon en forme d’oeuf, dans lequel la dépouille repose en position foetale. Le tout rappelle un bulbe planté en terre, sur le sommet duquel un arbre est planté.
- Outre-manche, au lieu de brûler le corps comme lors de la traditionnelle crémation, on le fait bouillir dans l’eau. C’est le même prix que la crémation, 440 euros, et c’est plus écolo.
Selon le Natural death center, organisme de conseil en matière de funérailles alternatives, les cimetières écologiques (pierre tombale remplacée par des végétaux ou enterrement dans une forêt) ont doublé depuis 2000, à 223 sites. Près de 9.000 personnes s’y font enterrer chaque année, chiffre qui devrait passer à 20 000 en 2010…
La société Vic Fearn en Grande-Bretagne, fabrique des cercueils originaux (en forme de guitare, de bateau, de ballerines…) dont la gamme Eco Coffins propose un cercueil composé à 90 % de carton recyclé illustrable, y compris par le futur usager, alors que chez Bamboo Coffins, c’est du bambou tressé qui est utilisé.
Cette nouvelle tendance de funérailles écolo et personnalisées pourrait très prochainement se développer aux Etats-Unis, au Canada et en Europe…pour égayer les enterrements certes, mais aussi pour respecter la planète !
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Article rédigé par Elwina, août 2009