Selon l’Union mondiale pour la nature (UICN), les espèces exotiques végétales ou animales envahissantes, c’est à dire celles qui sont implantées involontairement ou pas dans une région qui leur est étrangère, représentent la troisième cause de perte de la biodiversité dans le monde. Mais les espèces invasives représentent également des risques pour la santé humaine et ont même un impact sur l’économie.
Qu’appelle-t-on espèce invasive ?
Le crapaud buffle originaire d’Amérique a envahit des îles d’Océanie et des Caraïbes
Une espèce invasive est une espèce végétale ou animale qui envahit un territoire qui n’est pas le sien. Elle y prospère au détriment des espèces locales. L’introduction de ces espèces, dites aussi nuisibles, peut entraîner un risque écologique important puisque leur présence altère le fonctionnement normal de l’écosystème.
Ce sont principalement les échanges commerciaux qui sont à l’origine du phénomène. Ils entraînent, depuis qu’ils existent, une dissémination de nombreuses espèces végétales et animales à travers le monde.
Les espèces invasives représentent la troisième cause de régression et d’extinction des espèces, après la destruction de leur habitat et le prélèvement excessif/surexploitation des ressources.
Reconnaître et étudier ces espèces est primordial pour préserver la biodiversité. Ainsi, une base de donnée à été créée, qui recense les espèces introduites en Europe. Il s’agit de DAISIE, Delivering Alien Invasive Species Inventories for Europe. D’après DAISIE, la France métropolitaine compterait 1 919 espèces continentales introduites sur son sol (dont 99 % d’espèces terrestres). Les deux tiers des espèces introduites sont des végétaux.
D’après l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), 111 espèces sont considérées comme invasives ou envahissantes, soit 5 % des espèces terrestres introduites.
Les causes de l’introduction des espèces
Solanum elaeagnifolium ou morelle jaune. CC Stan Shebs
L’agence européenne de l’environnement, EEA, vient de publier un rapport selon lequel l’impact des espèces invasives est plus important que ce que l’on croyait jusqu’à présent.
A ce jour, l’EEA dénombre 10 000 espèces exotiques en Europe, et le taux de nouvelles introductions ne cesse d’augmenter. Si toutes les espèces en question n’ont pas forcément d’impact négatif, on estime tout de même que 15 % d’entre elles sont connues pour peser d’un point de vue écologique et aussi économique.
Selon le rapport, la présence d’espèces invasives en Europe s’explique de différentes manières :
- l’horticulture, puisque certaines espèces ont été introduites pour la beauté de leurs fleurs, de leurs fruits ou de leur feuillage ;
- l’agriculture ;
- la chasse et la pêche ;
- la mode des animaux de compagnie exotiques, qu’on appelle aussi NAC pour nouveaux animaux de compagnie.
L’introduction des espèces n’est pas toujours volontaire. Par exemple, le rapport soulève le cas des moules zébrées venues des pays de l’Est. Le mollusque s’est en effet fixé sur les coques des bateaux, colonisant peu à peu de nombreux canaux, lacs et cours d’eau.
L’accroissement du commerce international et du tourisme est également à l’origine de l’introduction de certaines espèces exotiques.
Enfin, on peut affirmer aujourd’hui que le réchauffement climatique favorise la présence d’espèces invasives. Il peut d’ailleurs être considéré comme une cause majeure du déplacement géographique des espèces, végétales comme animales. En effet, les animaux et les plantes fuient leur habitat d’origine modifié par le changement climatique.
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