consoGlobe a voulu en savoir un peu plus sur la bio et surtout, sur la certification. Pour cela, la rédaction a rencontré Michel Reynaud, vice-président d’Ecocert, qui s’est prêté au jeu de l’interview…
8. Passons de l’autre côté de la barrière : comment devient-on Chargé de certification ?
Il faut distinguer 2 types de métier : les auditeurs et les chargés de certification.
L’auditeur va sur le terrain, c’est lui qui réalise les contrôles. Par exemple, il va vérifier tout le système de production : intrants, production, transformation, fabrication, conditionnement, étiquetage, stockage… Il écrit ensuite un rapport d’audit qu’il adresse au chargé de certification.
Sur cette base, le chargé de certification peut déterminer l’un des 3 statuts possibles pour répondre à la demande de certification : accordée, en attente (dans le cas où il manque un document par exemple) ou refusée. En cas de non-conformité, Ecocert adresse au candidat des demandes d’actions correctives ou des sanctions.
Y a t il des formations pour cela ?
Les chargés de certification que nous recrutons ont suivi des formations d’ingénieur en agroalimentaire pour la partie alimentaire ou d’ingénieur chimiste pour les cosmétiques. Au minimum, il faut avoir un niveau Technicien Supérieur. Ensuite, il y a la possibilité de suivre une formation interne en agrobio au sein d’Ecocert. La formation allie théorie et pratique : chaque nouvel auditeur commence en binôme ; il sera évalué sur son travail chaque année par son supérieur hiérarchique.
9. Comme précisé dans l’intro, Ecocert a 20 ans ! Quelles évolutions notables remarquez-vous par rapport aux débuts en matière de bio ?
La part du bio dans la consommation alimentaire en France a considérablement augmenté et est encore aujourd’hui en forte hausse. C’est l’origine qui est différente : la part de produits bio « made in France » est beaucoup plus importante qu’il y a 20 ans. Ce qui a l’avantage de diminuer la part des produits bio étrangers et donc de développer des circuits plus courts.
10. Auriez-vous une petite info exclusive à délivrer à nos internautes ?
Tout à fait, puisque 2012 annonce un grand changement pour une filière bien particulière : celle du vin.
Le vin était jusqu’à aujourd’hui le seul produit qui ne bénéficiait pas de certification Bio. Eh bien, cela ne sera bientôt plus vrai ! Nous allons pouvoir trouver sur nos tables du vin bio ! Cela existe déjà pensez-vous ? Pas tout à fait : jusqu’à maintenant, seul le raisin pouvait prétendre à la certification bio. Nous connaissions jusqu’à présent les vins « à base de raisin issu de l’agriculture biologique. »
D’ici quelques mois, c’est tout le processus de transformation qui sera certifié bio. Le consommateur devient de plus en plus exigeant et c’est très vrai pour la présence éventuelle de pesticides. Pour répondre à cette demande, les viticulteurs se mettent petit à petit au bio. Aujourd’hui, on compte 6 % des surfaces viticoles en bio.
Merci !
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