Les médecins ont manifesté leur refus de prendre en charge les patients les plus pauvres.
Plusieurs associations ont saisi le Défenseur des droits, afin de contraindre ces praticiens à respecter la loi. Certains médecins font même figurer leur refus de soigner les plus pauvres sur des sites de rendez-vous, une action qui scandalise les associations d’aide aux personnes les plus fragiles.
Refus de prise en charge des patients pauvres : les associations révoltées
Plusieurs associations ont révélé que certains médecins refusaient de soigner des patients bénéficiaires de la Couverture maladie universelle (CMU) et de l’Aide médicale de l’État (AME). Ces dernières, scandalisées, ont donc pris la décision de saisir le Défenseur des droits. Les refus sont mentionnés sur les sites de rendez-vous, sur lesquels on peut lire « pas de CMU » ou encore « pas d’AME ».
Au total, une quarantaine d’associations se sont regroupées afin de saisir le Défenseur des droits, dont Médecins du monde, la Fédération des acteurs de la solidarité (Fnars) et le Collectif interassociatif sur la santé (CISS). Les pratiques de ces médecins refusant de prendre en charge les patients les plus pauvres vont pourtant clairement à l’encontre du serment d’Hippocrate que prête chaque médecin avant d’exercer : « Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire ».
L’ordre des médecins promet des sanctions
Le rejet de la CMU s’explique notamment par le décalage existant lors du règlement de la consultation. En effet, dans ce cas, le médecin doit avancer les frais en attendant le remboursement de la part de la Sécurité sociale. Ce délai peut s’allonger lorsque le patient n’apporte pas les documents nécessaires, ou si sa carte Vitale n’est pas mise à jour.
Le Conseil national de l’ordre des médecins a réagi à ce refus et a promis « des poursuites disciplinaires » envers ces praticiens. André Deseur, le vice-président, rappelle dans le journal Le Monde que « ces pratiques ne sont pas tolérables. Si elles sont avérées, des poursuites disciplinaires seront engagées ». Pour rappel, les patients bénéficiaires de l’AME et de la CMU ont la possibilité de signaler ce « refus de soin » en vertu de l’art. L.1110-3 du Code la santé publique.
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