Une centaine de professionnels de la santé publient une tribune pour dénoncer les médecines dites « alternatives ». Ils regrettent aussi le fait que ces pratiques soient « également coûteuses pour les finances publiques » et réclament qu’elles ne soient plus remboursées.
Des médecins condamnent ce qu’ils appellent la « fake médecine » en parlant de certaines médecines alternatives. Ces 124 professionnels de la santé dénoncent l’inefficacité de ces pratiques et appellent à « réagir avec force et vigueur », face à ce qu’ils nomment des pratiques « ésotériques » !
Les médecines alternatives ne sont pas scientifiques
Homéopathie, acupuncture, sophrologie et autres… Après les « fake news », les « fake médecines ». Dans une tribune relayée par Le Figaro, 124 praticiens affirment que ces traitements ne sont « en rien scientifiques » et non efficaces(1).
Voici ce qu’ils écrivent : « L’homéopathie, comme les autres pratiques qualifiées de ‘médecines alternatives’, n’est en rien scientifique. Ces pratiques sont basées sur des croyances promettant une guérison miraculeuse et sans risques ».
Acupuncture © Africa Studio
Pour rappel, aujourd’hui, l’homéopathie représente un marché de 3 milliards de dollars, aux États-Unis, pourtant elle a été créée il y a peu. Au début du XIXe siècle, le docteur Samuel Hahnemann affirme qu’il est possible de guérir le mal par le mal, en quelque sorte. Pour Hahnemann, diluer une dose infinitésimale d’un poison peut permettre à l’organisme de guérir. Et le phénomène s’est développé en France aussi : en 2012, 56 % des Français affirmaient avoir recours à l’homéopathie.
Ne plus rembourser les produits homéopathiques
Les signataires de la tribune regrettent le fait que ces pratiques soient « également coûteuses pour les finances publiques ». Et d’ajouter que des consultations sont ouvertes dans des hôpitaux, « aux dépens d’autres services ». Les produits homéopathiques, vendus en pharmacie, sont aussi partiellement remboursés par la Sécurité sociale.
Ces professionnels demandent plusieurs choses :
- « ne plus reconnaître » ces pratiques comme médicales,
- ne plus les enseigner dans les formations,
- ne plus les rembourser,
- mieux informer sur leurs effets
- exiger des professionnels de s’en écarter
En décembre 2016, les États-Unis ont pris la décision d’imposer aux fabricants l’obligation d’indiquer sur les étiquettes des médicaments homéopathiques que leur efficacité n’est pas scientifiquement prouvée.
En France, à la même période – et donc en pleine campagne de vaccination contre la grippe saisonnière -, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a rappelé dans un communiqué qu’aucun médicament homéopathique ne peut être considéré comme un vaccin(2).
Homéopathie © Chamille White
L’effet placebo plus efficace que le traitement
Et plusieurs études viennent conforter leurs dires concernant l’efficacité des ces traitements. Pour de nombreux professionnels, la réelle efficacité de l’homéopathie tient dans l’effet placebo. Une étude de 2011 semblait ainsi démontrer que ce n’est pas le remède homéopathique qui fait aller mieux le patient, mais la simple consultation(3). Car l’effet placebo est bien réel, comme le rappelle Vox(4). Il a été prouvé que les patients qui reçoivent un antidouleur de manière cachée en ont besoin de deux fois plus que ceux dont le médicament est administré par un infirmier.
L’Ordre des médecins a répondu et rappelé qu’il « reconnaît officiellement quatre médecines alternatives et complémentaires : l’homéopathie, l’acupuncture, la mésothérapie et la médecine manuelle ostéopathie ». Et de poursuivre : « l’homéopathie est considérée comme une simple orientation d’activité – tout médecin peut donc l’exercer ». Pour autant, l’Ordre insiste sur le fait que « l’homéopathie ne saurait en aucun cas remplacer la médecine ».
Illustration bannière : Des médecins en guerre contre les médecines alternatives – © Chamille White