Téléphones portables, antennes relais pour la téléphonie mobile, lignes à haute tension, mais aussi transformateurs électriques, moniteurs d’ordinateurs, de TV, ou néons : nous sommes entourés d’équipements qui émettent des ondes électromagnétiques. Certaines sont capables de traverser les murs – d’où leur intérêt pour la communication -, et sont donc aussi capables de traverser les corps. L’idée d’un impact sur la santé vient donc immédiatement à l’esprit.
De fait, introduisez les mots clé « ondes électromagnétiques » et « santé » dans votre moteur de recherche sur internet préféré et vous serez bombardé d’informations contradictoires. Quel est donc l’état de la science sur la question ?
C’est quoi les ondes électromagnétiques ?
Des champs électromagnétiques existent naturellement partout dans la nature, sous l’influence d’orages, ou du champ magnétique terrestre notamment. D’autres naissent de l’activité humaine : que ce soit au niveau des appareils électriques, ou du fait des ondes utilisées pour la transmission d’informations.
C’est la longueur d’onde du rayonnement qui détermine son impact sur l’organisme. Plus l’onde est courte, plus elle véhicule d’énergie. Certaines ondes électromagnétiques véhiculent tellement d’énergie qu’elles sont capables de briser les liaisons intra- et inter-moléculaires. Ce sont les rayons dits « ionisants », tels que les rayons X, les rayons gamma émis par les substances radioactives, ou encore les rayons cosmiques.
L’OMS est formelle : « Les champs électromagnétiques d’origine humaine qui résultent, pour une part importante, de l’activité industrielle (électricité, hyperfréquences et radiofréquences) engendrent des rayonnements qui correspondent à la région du spectre électromagnétique où la fréquence est relativement basse, c’est-à-dire du côté des grandes longueurs d’onde et les quanta d’énergie qu’ils transportent sont incapables de provoquer la rupture des liaisons chimiques. »

L’OMS ajoute toutefois que les champs de radiofréquence produits par les antennes de TV, de radio, de radar, les portables et les fours à micro-ondes « donnent naissance, dans l’organisme, à des courants induits, qui, si leur intensité est suffisante, sont capables de produire toute un gamme d’effets, tels qu’hyperthermie ou choc électrique, en fonction de leur amplitude et de leur fréquence. »
Les champs de radiofréquence ont-ils donc, ou non, un impact sur le corps humain ? L’OMS ajoute : « Il est vrai toutefois, que pour produire de pareils effets, le champ extérieur doit être très intense, beaucoup plus intense que ceux qui existent normalement dans l’environnement humain. »
Soulagement, donc ? Ce n’est pas si simple
L’exposition aux champs électromagnétiques a considérablement augmenté du fait de l’évolution de nos modes de vie. La question se pose de savoir si l’exposition prolongée à des ondes, même à des fréquences relativement faibles, n’induit pas des changements biologiques préjudiciables.
Au cours des 30 dernières années, environ 25.000 articles scientifiques ont été publiés sur les effets biologiques et les applications médicales des rayonnements non ionisants. (…) S’appuyant sur un examen approfondi de la littérature scientifique, l’OMS en conclu que les données actuelles ne confirment en aucun cas l’existence d’effets sanitaires résultant d’une exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité. Toutefois, notre connaissance des effets biologiques de ces champs comporte encore quelques lacunes et la recherche doit se poursuivre pour les combler.
Réponse de l'OMS
Concernant les effets sur la grossesse, la revue de la littérature scientifique amène l’OMS à conclure que « d’une façon générale, l’exposition aux champs le plus souvent présents dans l’environnement n’accroît pas le risque d’une quelconque issue sanitaire défavorable telle qu’avortement spontané, malformations ou maladies congénitales ou encore faible poids de naissance. »
« Lacunes » – la relation de cause à effet n’est pas prouvée, selon l’OMS

Le débat continue pourtant de faire rage. Le rapport BioInitiative, publié le 31 août 2007, a fait beaucoup couler d’encre. Sa longue traine sur internet témoigne de l’intérêt qu’il a suscité et de sa capacité à soulever des questions que les usagers continuent de se poser au quotidien face à l’envahissement croissant des appareils communicants. S’il a été depuis démonté point par point (voir les sources ci-dessous), l’Organisation Mondiale de la Santé publie en 2011 un rapport selon lequel les ondes électromagnétiques seraient « peut-être cancérogènes ».
Résultat de son étude : les ondes électromagnétiques sont désormais classées dans la « catégorie 2B », qui est celle des agents cancérogènes possibles pour l’homme. La catégorie précédente, 2A, est celle des agents cancérigènes probables pour l’homme. La différence ne repose pas sur des seuils chiffrés mais sur la qualité des preuves scientifiques.
Les preuves d’une augmentation des tumeurs cérébrales ou de tumeurs de l’oreille interne du fait du téléphone portable sont en effet limitées, selon l’OMS, et très insuffisantes pour les autres types de cancers.
L’association entre ces tumeurs et l’usage du téléphone portable est donc claire, mais la relation de cause à effet n’est pas solidement établie.
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