Des réactions auto-immunes modifiées
Les scientifiques ont essayé de trouver un lien entre ces deux informations. Il s’avère que 70 % des enfants autistes avaient des hauts niveaux d’anticorps qui modifiaient le fonctionnement neuronal.
Les anticorps déclenchaient une réponse auto-immune causant une inflammation du cerveau et, les scientifiques le pensent, déclencheraient des symptômes autistiques chez les enfants ayant des prédispositions génétiques. L’étude prouvait que le niveau d’anticorps était directement lié au niveau de vitamine D.
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Ce résultat faisait écho à une étude américaine parue en 2009 qui montrait que les patients autistiques avaient un niveau d’inflammation du cerveau important, ce qui indiquait un désordre des réactions auto-immunes3.
Le système immunitaire était complètement perturbé, causant donc ces attaques de cellules saines mais également possiblement d’autres fonctions. La vitamine D est aussi soupçonnée depuis 2004 d’être un facteur environnemental pour d’autres troubles de l’immunité, comme le lupus ou la sclérose en plaques4.
Un rapport avec l’exposition au soleil ?
L’étude a cherché à analyser d’où provenait le déficit en vitamine D. L’exposition au soleil n’était pas un facteur déterminant.
L’exposition au soleil n’apparaît pas être un facteur direct.
Pour Laila Y. AL-Ayadhi, professeur de neurophysique à la King Saud Université et co-auteur de l’étude sur la vitamine D parue en 20122, l’explication se trouve ailleurs : la plus probable serait que le taux de vitamine D bas soit dû à « une anomalie du foie« . Le foie est en effet chargé de transformer la vitamine D en une forme utilisable par le corps.
Les hypothèses et les certitudes manquent encore à ce sujet, de la même manière qu’il faudrait examiner l’évolution du taux de vitamine D et non se contenter d’un point fixe dans le temps. Difficile dans ce cas d’affirmer avec certitude que la vitamine D est un facteur environnemental de l’autisme, mais l’hypothèse est toujours à l’étude.
La mère aurait des taux de vitamine D insuffisants
Les réponses sont notamment à chercher du côté de la mère et les études à travers le temps ont cherché à établir des liens entre autisme de l’enfant et exposition de la femme enceinte aux :
- pesticides5
- phtalates6
- polluants de l’air7
- métaux lourds comme le mercure8
En 2009, une étude faisait le lien entre un déficit en vitamine D de la femme enceinte et les troubles autistiques de l’enfant9. Ainsi, un déficit en vitamine D chez la mère pourrait être un facteur de risque pour l’autisme. L’étude portait notamment sur le lieu de naissance des enfants et la saison, et mettait ces paramètres en relation avec les taux de troubles autistiques.
A l’heure actuelle, les liens entre le développement atypique du cerveau et le taux de vitamine D de la mère restent à définir de manière plus approfondie.
Précédemment, des études avaient montré un lien entre le taux bas de vitamine D et le risque de schizophrénie10 et des problèmes de langage11. AJ Whitehouse, qui avait mené cette dernière étude, a donc poursuivi sur cette voie et cherché à mettre en relation autisme et vitamine D chez la mère, dans une étude dont les résultats ont été publiés en 201312.
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