L’obsolescence programmée est une stratégie malheureusement courante pour les entreprises consistant à planifier « la mort prématurée » de leurs produits. Cela oblige les consommateurs à en acheter de nouveaux. Face à la recrudescence de ces procédés aberrants, le Gouvernement envisage une loi pour lutter contre l’obsolescence programmée. En attendant, il existe quelques moyens pour résister au cercle infernal de l’obsolescence programmée.
L’obsolescence programmée, un modèle aberrant
L’obsolescence programmée ou planifiée est le processus par lequel une entreprise met en place dès la conception du produit une stratégie visant à diminuer la durée de vie du produit ou l’attractivité de celui-ci. Elle crée ainsi en permanence chez le consommateur un besoin de racheter un nouveau produit en substitution.
Autrement dit, ces produits de consommation, souvent des produits high-tech, sont prévus pour ne plus fonctionner ou être passés de mode après un certain temps (court) d’utilisation afin de forcer le consommateur à les remplacer. Cette technique est particulièrement utilisée par les constructeurs d’appareils électroniques (ordinateurs, téléphones, consoles, etc.) et électroménagers.
Les 2 types d’obsolescence programmée
L’obsolescence programmée est double :
- elle peut être « fonctionnelle », lorsque le produit finit par ne plus répondre aux nouveaux usages attendus, pour des raisons techniques (exemple incompatibilité avec de nouveaux équipements), réglementaires et/ou économiques.
- elle peut être « d’évolution » lorsque le produit finit par ne plus répondre aux envies des utilisateurs qui souhaitent acquérir un nouveau modèle du fait d’une évolution de fonctionnalité ou de design.
L’iPhone, avec la sortie de ses différentes versions, en apporte un parfait exemple. Lire : iPhone 5, piège à c.. pour l’écologie et le consommateur
Ce modèle de croissance est aberrant et fonctionne en dépit du bon sens. Le consommateur devient de cette manière à la fois victime et complice, puisqu’il entretient, souvent malgré lui mais pas toujours ce système court-termiste et gaspilleur : victime car les produits sont conçus pour ne pas être réparables et complice car il cède peut-être trop facilement aux sirènes de la mode…
L’environnement en pâtit lui aussi puisque les EEE (Equipements Électriques et Électroniques) génèrent des impacts environnementaux lourds : l’énergie grise qu’ils emploient, l’utilisation de ressources, les émissions de gaz à effet de serre ou encore la pollution des milieux par des substances toxiques sur l’ensemble de leur cycle de vie depuis leur production jusqu’à leur élimination.
Quel choix s’offre alors à ceux qui ne courent pas après le dernier iPhone ou qui ne changent pas forcément d’ordinateur portable chaque année ? Comment empêcher les fabricants d’avoir recours à l’obsolescence programmée ?
L’obsolescence programmée en Europe
Des garanties plus longues existent déjà chez certains de nos voisins européens, par exemple 6 ans au Royaume Uni. D’après une étude allemande, allonger la durée de vie des biens de consommation permettrait des économies annuelles pour les consommateurs allemands de 65 milliards à 137 milliards d’euros.
La firme Apple a été condamnée par la justice italienne à 900 000 euros d’amende pour avoir incité les clients de ses produits à souscrire une garantie payante recouvrant en partie la garantie légale gratuite.
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