Suite à l’article d’hier sur le Paquet Énergie climat proposé par la Commission Européenne, Stephen Boucher, directeur de programme à la Fondation Européenne pour le Climat*, à Bruxelles, réagit dans l’éditorial ci-dessous.
2014, année de tout. Sauf du climat !
2014, c’est officiellement l’année du cheval, dans l’horoscope chinois. C’est aussi l’année internationale de l’agriculture familiale. Des petits États insulaires en développement. De la science UE-Russie. Ah, et bien sûr aussi de la cristallographie.
En réalité, plus que 2013 et peut-être même que 2015, 2014 doit être l’année du changement climatique. Le risque est grand qu’on passe à côté, mais 2014 pourrait aussi marquer un tournant positif.
Le monde poursuit son cours, dans ses dimensions plus ou moins sérieuses, tandis que le globe se réchauffe, plutôt mal que bon an. On se souviendra de 2013 comme l’année où :
- la concentration de CO2 dans l’atmosphère dépassa les 400 parties par million pour la première fois dans l’histoire humaine (mai).
- Où le cinquième rapport du Groupe Intergouvernemental des experts de l’Evolution du Climat affirma qu’à moins d’actions décisives, la limite de 2°C de réchauffement serait dépassée (septembre).
- Où les négociations pour le climat menées par la très charbonneuse Pologne pour le compte des Nations Unies aboutirent au report de plusieurs décisions importantes (décembre).
- Si à partir de 2016, les énergies renouvelables fourniront, au niveau mondial, plus d’électricité que le gaz et le nucléaire (1), 2013 aura tout de même été marquée par un ralentissement des investissements dans les énergies renouvelables, tendanciellement en baisse dans les grands marchés (États-Unis, Europe dont France, Inde notamment) depuis deux ans, avec 254 milliards d’euros (vs. 268 mds en 2012 et 302 milliards en 2011).
2013, ce fut aussi : la septième année la plus chaude jamais enregistrée.
Le typhon Haiyan, probablement le cyclone tropical, le plus fort jamais observé (2). Des pluies torrentielles en Europe en juin.
Les événements climatiques extrêmes se multiplient. Que nous réserve 2014, déjà marquée par un froid polaire sur l’Amérique du Nord et des tempêtes historiques sur les côtes françaises ?
Et pourquoi 2014 serait-elle différente ? Parce qu’elle doit l’être aurait-on envie de penser. Pour cela il faudra nous en donner les moyens.
Ce fut également l’année record pour les émissions mondiales de CO2 dans l’atmosphère.