Un projet critiqué sur tous les plans
Photo : site officiel de Lanzhou New Area gs.xinhuanet.com
C’est bien entendu une histoire de gros sous. La ville de Lanzhou n’est pas considérée comme des plus attractives. Avec une économie basée sur les activités industrielles (pétrochimie, transformation des métaux, industrie textile, production de plastique, etc.), elle a longtemps été désignée comme la ville la plus polluée de Chine. L’OMS l’a d’ailleurs nommée officiellement l’année dernière comme ville subissant la pire pollution de l’air de toute la Chine. Ses nombreuses usines rejettent en effet des fumées toxiques dans l’atmosphère qui planent en continu dans cette cité située dans une cuvette.
L’Etat prévoit alors d’augmenter de manière colossale le PIB de la région afin d’atteindre les 33 milliards en 2030. Cette région industrielle du pays deviendrait ainsi la 5ème zone de développement de la Chine, et la 1ère zone à se développer aussi rapidement.
Bien qu’approuvé par l’Etat, ce projet titanesque attire les critiques tant pour des considérations financières qu’écologiques. Ainsi, Liu Fuyuan, ancien membre de la Commission nationale du développement et de la réforme chinoise dénonce le caractère inapproprié d’un tel projet dans une ville qui subit de manière chronique des pénuries d’eau : «le plus important serait de regrouper les gens là où l’eau se trouve».
Yan Jiehe, à la tête de China Pacific Construction, est très confiant, malgré le risque financier certain. Pour lui, les investisseurs, qui ont par ailleurs déjà versé 8 milliards d’euros, doivent avoir toute confiance dans ce projet. « L’environnement à Lanzhou est déjà très mauvais, avec ses montagnes désertiques et son manque d’eau », déclarait une porte-parole du groupe. « Notre méthode de développement, soucieuse de protéger l’environnement, permettra d’acheminer l’eau jusqu’à cette zone, d’accomplir une reforestation, et d’améliorer la situation ».
(1) Comment Yu Gong déplaça les montagnes
Ce « vieux sot » (la signification de son nom), vivait à Jizhou, dans la Chine septentrionale. Travailleur impénitent, Yu Gong n’avait rien d’un simple d’esprit mais était plutôt de nature simple et continuait à aller aux champs du matin jusqu’au soir malgré son grand âge.
La maison de Yu Gong donnait au sud sur deux grandes montagnes, le Taihang et le Wangwu. Ces deux montagnes s’étendaient sur 700 « li » (350 km) et s’élevaient sur des milliers de mètres. Elles rendaient très difficile l’accès à la maison de Yu Gong. Il décida alors de les enlever, afin de pouvoir construire une route du sud du Henan jusqu’au bord de la rivière Han.
Illustration : history.cultural-china.com
A ceux qui voulait le décourager, Yu Gong répondait « Sachez que lorsque je mourrai, il y aura mes fils ; quand ils mourront à leur tour, il y aura mes petits-fils, ainsi les générations se succéderont sans fin. Si hautes que soient ces montagnes, elles ne pourront plus grandir ; à chaque coup de pioche, de génération en génération, elles diminueront d’autant ; pourquoi donc ne parviendrions-nous pas à les aplanir ? »
Et il se mit à l’ouvrage, avec ses enfants. Le génie qui régnait sur ces deux montagnes, inquiet de voir son royaume disparaître décida alors d’aider le vieillard. Il déplaça les montagnes, l’une fut déposée à Shuiodong, l’autre à Yongnan.
*
D’autres sujets étonnants :
Sources : the Guardian China to flatten 700 mountains for new metropolis in the desert, chine-informations.com