Des chercheurs ont démontré que la perte de pigmentation du poil est associée à l’activation de la réponse immunitaire innée chez la souris. Un espoir pour soigner les maladies liées à la pigmentation de la peau.
Des scientifiques américains ont mis en évidence un lien entre les gènes responsables de la couleur des cheveux et ceux qui contrôlent le système immunitaire de l’individu.
Un lien entre les gènes, responsables de la couleur de cheveux et ceux qui contrôlent l’immunité
Se faire des cheveux blancs : l’expression pourrait bien enfin être expliquée. Après avoir réalisé une série d’expériences sur des rongeurs, des chercheurs américains de l’université de l’Alabama (États-Unis) ont établi un lien entre les gènes, responsables de la couleur des cheveux, notamment ceux qui les rendent blancs, et ceux qui contrôlent l’immunité de l’individu, selon un article publié dans la revue scientifique PLOS Biology(1).
Cheveux grisonnants © cunaplus
« Cette découverte permet de supposer que les gènes qui contrôlent la pigmentation des cheveux et de la peau participent dans la gestion du système immunitaire », explique William Pavan, l’un des auteurs de la recherche, dans un communiqué(2). Ainsi, selon les spécialistes, les résultats obtenus aident à expliquer pourquoi de nombreuses personnes ont des cheveux gris, ou parfois blancs, après un stress ou suite à une maladie grave.
Lutter contre les diverses maladies liées à la pigmentation de la peau
En effet, les scientifiques ont constaté que le gène MITF, responsable de la régulation du taux des interférons qui luttent contre les bactéries et les virus, baisse en quantité dans les cellules mélanocytes. Ceci entraîne, à son tour, l’apparition de cheveux blancs. Pour rappel, dans les années 1980, des études menées chez la souris avaient déjà permis d’observer que l’exposition à un virus murin (MuLV) favorisait le blanchissement prématuré des poils.
Couple de seniors © wavebreakmedia
En résumé, lorsqu’un virus ou une bactérie attaque l’organisme, le système immunitaire inné entre en action. Or, la couleur des cheveux et des poils est due à la production de pigments par des cellules spécialisées, les mélanocytes. Le facteur MITF, lui, contrôle à la fois la couleur des poils et des cheveux et la réponse des mélanocytes à l’interféron, qui est produit par des cellules lors d’une infection. Cette découverte scientifique permettrait, à l’avenir, de lutter contre les diverses maladies liées à la pigmentation de la peau comme le vitiligo.
Illustration bannière : Femme aux cheveux blancs – © Marie C Fields