Pratique, design, la cheminée au bioéthanol présente de multiples avantages, alliant le plaisir d’une cheminée sans les désagréments. Appartements, hôtels, maisons : aucun logement ne lui résiste. En dépit des éloges qui lui sont volontiers faits, ce genre de cheminée fait également l’objet de nombreuses critiques. Alors : alternative à la cheminée à bois traditionnelle ou à éviter ?
Qu’est-ce que la cheminée au bioéthanol ?
La cheminée au bioéthanol est un mode de chauffage à mi-chemin entre un poêle et une cheminée ordinaire. Ces cheminées fonctionnent, comme leur nom l’indique, à l’éthanol, ou alcool éthylique, produit à partir de betteraves ou de céréales distillées quand il s’agit de bioéthanol. La cheminée possède un réservoir qu’il faut régulièrement remplir.
Quelques instants après le démarrage, les flammes peuvent atteindre une hauteur d’une trentaine de centimètres, devenir orange et ressembler aux flammes chatoyantes d’un feu de bois… sans les bûches, les poussières, les cendres ou la suie.
Une cheminée sans danger si utilisée correctement © MarinaGrigorivna
Enfin, l’autonomie de ce genre de foyer portatif est de 2 à 4 heures : tout dépend des modèles et de la taille de la flamme choisie, celle-ci étant réglable. Pour des raisons de sécurité, la plupart des cheminées bioéthanol s’éteignent automatiquement au bout de 3 heures.
Le prix d’une cheminée au bioéthanol varie considérablement, de 50 à plus de 2.000 euros selon les modèles.
Les avantages de la cheminée au bioéthanol
Cette cheminée fait revivre le feu dans la maison et le plaisir des flammes sans avoir à gérer une cheminée à bois et tout ce que cela suppose. En effet, la cheminée au bioéthanol permet d’aménager un espace-feu propre sans toutes les contraintes d’un feu traditionnel : pas de corvées de bois, pas de nettoyage, pas de fumée, pas de ramonage.
Le foyer bioéthanol est une cheminée contemporaine qui peut être utilisée tous les jours, en appuyant simplement sur une télécommande pour certains modèles.
Esthétiques, les cheminées au bioéthanol sont en général, de véritables objets de déco et existent sous différentes formes avec des couleurs variées. Elles ne nécessitent pas de conduit, ce qui permet de les installer rapidement et de les déplacer comme bon vous semble. Elles peuvent être posées sur le sol, accrochées au mur, encastrées dans une cheminée traditionnelle…
Enfin, pas besoin d’autorisation particulière pour se procurer une cheminée au bioéthanol.
Les inconvénients de la cheminée au bioéthanol
Contrairement aux apparences, la cheminée au bioéthanol chauffe peu : 5 kW maximum. Ce qui peut laisser penser qu’il s’agit en réalité avant tout d’un simple gadget.
La cheminée au bioéthanol est peut-être moins chère qu’une cheminée classique, mais il faut quand même compter 2 euros le litre en moyenne de bioéthanol, soit cinq à six fois plus cher que le bois pour un insert, à rendement équivalent. Or, un allumage régulier fait consommer une vingtaine de litres de carburant par mois – compter 3h par jour pendant 3 semaines pour 20 litres.
D’autre part, ces cheminées ne bénéficient pas de crédit d’impôt, car elles ne sont pas considérées officiellement comme des moyens de chauffage, pas même d’appoint.
La cheminée au bioéthanol : la polémique
Certes, ces cheminées, que beaucoup disent économiques et pratiques, connaissent un franc succès, mais la polémique concernant leur sécurité fait aussi parler d’elles depuis quelque temps. Il existe bien sûr, comme c’est le cas pour tout appareil à combustion, des risques de brûlures, mais au-delà, sont-elles vraiment sans danger ?
Des risques d’intoxication
Rien n’est moins sûr lorsque l’on sait que la combustion de l’éthanol, extrêmement inflammable, dégage du dioxyde de carbone et de l’eau. Jusque là vous me diriez « rien d’anormal ». Toutefois, et c’est là que cela se complique, si la cheminée est placée dans une petite pièce mal ventilée, où l’air ne circule pas suffisamment, la combustion de l’éthanol sera incomplète et va toujours dégager de l’eau, mais aussi du monoxyde de carbone et des particules noires de carbone polluantes.
Or le monoxyde de carbone est un gaz toxique vicieux, car il est incolore, inodore et bloque les échanges de dioxygène avec l’hémoglobine du sang au niveau des poumons.
Ainsi, la cheminée au bioéthanol peut être synonyme d’humidité, d’augmentation du taux de CO2 dans l’air de la maison, et de production de monoxyde de carbone, sans oublier les particules de carbone et donc la pollution.
Alors, est-ce le bon plan pour se tuer à petit feu ?
Bien sûr que non : ni arnaque ni solution idéale (surtout pour se chauffer), c’est un équipement moderne à usage décoratif à gérer et utiliser avec rigueur.
Un produit déco et non un produit de chauffage © FotoHelin
La norme AFNOR NF D35-386 pour les cheminées à l’éthanol a été homologuée par décision du Directeur Général d’AFNOR le 1er juillet 2009 et a pris effet le 1er août 2009. Cette norme détermine les caractéristiques, les méthodes d’essai et le marquage des appareils non raccordés à un conduit de fumée ou à un système d’évacuation des produits de combustion et fonctionnant à l’éthanol sous forme liquide ou gélifiée.
Si vous souhaitez acheter une de ces cheminées, privilégiez donc nécessairement un modèle respectant la norme pour réduire les risques d’accident ou d’incendies, et prévoyez une bonne ventilation dans une pièce de 40 m2 au minimum.
Et quel impact environnemental ?
En outre, le bioéthanol est un agrocarburant dont la transformation nécessite beaucoup de chimie et d’énergie, ce qui accentue encore plus son mauvais bilan énergétique.
Produit en agriculture intensive, notamment dans les pays du Sud, il a des impacts sur les sols, la déforestation et la mise à l’écart des cultures alimentaires.
Illustration bannière : Cheminée au bioethanolt – © MarinaGrigorivna
Article à republier.