Ce sont les frênes qui disparaissent peu à peu de nos paysages ! La faute à Chalara fraxinea, ou chalarose, un champignon parasite venu d’Asie qui provoque le dépérissement de nos arbres européens.
Les frênes vont-ils disparaître d’Europe à cause de la chalarose ?
Les spécialistes de la chalarose du frêne considèrent, à lire les publications sur le sujet, que la maladie avance en moyenne de 75 km/an, comme l’ont précisé le professeur Hugh Evans et le professeur Steve Woodward : « Les publications européennes ainsi que les propres observations françaises montrent une avancée de la maladie d’environ 75 km/an depuis son apparition. Mais il reste encore de nombreuses inconnues sur le rôle des conditions climatiques et de la répartition naturelle des frênes hôtes. Il reste aussi à bien évaluer le rôle de l’homme qui continue de planter dans les villes ou le long des routes des frênes en provenance de pépinières infectées ».
Ramiers du frêne © Martin Fowler
La maladie s’est étendue un peu partout, y compris au Royaume-Uni où 80 millions de frênes sont touchés. La chalarose a été repérée et identifiée tardivement, du fait d’une proximité physique avec un autre champignon peu pathogène. Dans les pays les plus touchés, comme au Danemark, la chalarose avance même de 150 km/an.
Les frênes sont-ils en danger et peut-on lutter ?
Selon l’INRA, les frênes ne disparaîtraient pas complètement mais la situation est préoccupante puisque l’espèce est la 5e essence en nombre, après le chêne, le hêtre, le charme et le châtaignier. En Lituanie, un tiers des frênes a disparu depuis qu’on les surveille. En 2016, la ville de Reims a lancé une alerte à la chalarose face au nombre grandissant d’arbres touchés(3).
Les moyens de lutte
À l’heure actuelle, il n’existe aucune traitement phytosanitaire efficace pour traiter les arbres malades ou tenter d’enrayer la propagation de cet agent pathogène.
Jeune pousse touchée par la chalarose du frêne © PJ photography
Si une contamination est constatée, il faut effectuer un nettoyage drastique : couper les branches infectées, les faire brûler et ne pas oublier de désinfecter les outils qui auront servis à l’opération. Et la maladie continue de ronger l’arbre, il devra être abattu avant de représenter un danger pour le public (grosses branches sèches qui tombent, arbres entiers qui se renversent).
Mais cela ne permet pas d’éradiquer la chalarose du frêne, il reste donc à appliquer des méthodes intelligentes de surveillance et de limitation de la maladie. Mais aussi éviter les plantations monospécifiques de frênes et diversifier les essences dans les nouvelles plantations. Un espoir réside dans le programme de conservation des ressources génétiques du frêne mené par l’INRAl’étude des spécimens les plus résistants à la maladie, pour caractériser l’expression génétique de la tolérance(4). Affaire à suivre donc !
Illustration bannière : Frênes – © Photodigitaal.nl