Alors qu’à l’échelle de la planète, les énergies renouvelables ne dépassent guère les 22 % du bouquet électrique, en Californie une loi est en cours d’examen pour amener ce chiffre à 50 %. La France, elle, peine à se mettre à niveau.
50 % d’énergies renouvelables en Californie d’ici 2030
Les législateurs californiens ont décidé mi-septembre 2015 de faire passer une loi qui pourrait pousser les énergies renouvelables à 50 % de la production énergétique. Cette proposition de loi fait partie d’un plan climat plus large, appelé « SB350 », et vise à transformer la production énergétique de l’état américain dans les quinze prochaines années. Le nombre d’équipement devra bien entendu augmenter en conséquence, ce que déplorent les opposants à la loi. Les conditions sont néanmoins déjà requises pour atteindre le premier pallier de 33 % d’énergies renouvelables d’ici 2020, comme le détaille le rapport de la Commission des Affaires Publiques de Californie du dernier trimestre 2014(3).
Il était même question de réduire la quantité de pétrole utilisée dans les voitures et les camions de 50 % dans les quinze prochaines années, mais le lobby pétrolier, la Western States Petroleum Association en tête, ont réussi à supprimer cette partie de la loi, arguant que les SUVs seraient alors interdits et que l’économie californienne se trouverait mise à mal. Le volet transports a donc écarté plus que prévu les mesures en faveur des véhicules électriques et des carburants alternatifs.
Favoriser l’énergie solaire, mais pas seulement
Les débats ont amené des réformes sur l’électricité, rejetant l’idée de frais fixes et préférant une facturation par pallier. Reste ensuite à voir combien vont payer les consommateurs, selon le type d’énergie qu’ils consomment.
La SB350 ne vise pas seulement le photovoltaïque, mais même sur ce plan elle souhaite aller plus loin que les 12 projets de loi précédents portant sur le climat, jusqu’à toucher le consommateur, ce qui pose problème. Dans un premier temps, la facture pourrait être plus salée pour les clients du solaire mais, les coûts diminuant assez vite, cet effet ne durera pas et les équipements seront plus nombreux. Cette proposition fait bien entendu débat.
Une ferme d’éoliennes dans le désert Mojave : la Californie pourrait bientôt atteindre 50 % d’énergies renouvelables © Shutterstock
Pendant ce temps, la France patauge…
Le financement ne fait pas débat qu’en Californie. En France, c’est également le cas et si Manuel Valls précisait en début d’année que « les énergies fossiles bénéficient de quatre fois plus d’aides dans le monde que les renouvelables » et qu’il fallait considérer les énergies renouvelables comme un « levier indispensable » contre le réchauffement climatique, le pays qui accueille fin 2015 la COP21 est loin d’être en pôle position pour réduire la dépense énergétique.
L’objectif de 23 % d’énergies renouvelables en 2020 semble désormais hors de portée. Selon les experts, on peinerait à arriver à 17 % alors qu’on en est environ à 15 % à l’heure actuelle. Il s’agit donc de redresser la barre en espérant tenir les objectifs de 32 % pour 2030, grâce éventuellement à l’éolien off-shore, l’éolien étant le gros point noir dans le développement hexagonal même s’il a progressé récemment.
Des éoliennes à Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, en France © Shutterstock
Le photovoltaïque, lui, se porte plutôt bien et les objectifs fixés en 2008 ont été atteints. L’hydraulique et la biomasse continuent de progresser et des expérimentations, certes encore émergentes, pourraient aussi se développer, à l’instar des hydroliennes du Raz Blanchard, prévues pour 2017.
Illustration bannière : Une ferme d’éoliennes dans le désert Mojave : la Californie pourrait atteindre 50 % d’énergies renouvelables © Shutterstock