Des chasseurs pour gérer les questions environnementales : c’est l’idée de l’exécutif de cette région. Les associations protectrices de la biodiversité ont vu leurs subventions baisser, alors qu’un partenariat de plusieurs millions d’euros pourrait voir le jour avec la fédération de chasse.
La région Auvergne-Rhône-Alpes veut créer un partenariat avec la fédération régionale des chasseurs. D’après la majorité, ces derniers seraient plus légitimes que les « bobos des villes », sur tout ce qui concerne la biodiversité. Cette mesure sera examinée en assemblée plénière jeudi 22 septembre.
« Pas de monopole dans la protection de la biodiversité »
En même temps, les associations protectrices de l’environnement et de l’agriculture paysanne ont vu leurs subventions fondre comme neige au soleil. L’opposition dénonce une diminution du budget alloué à l’environnement de 30 %. Philippe Meunier, vice président délégué en charge de la chasse et la pêche, a même enfoncé le clou : « Notre ligne, c’est : pas de monopole dans la protection de la biodiversité ».
La Frapna (Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature), dont le financement a été diminué de moitié, devrait être dans l’obligation de supprimer une vingtaine d’emplois. Aujourd’hui, elle en compte 108. La fédération est la première actrice régionale pour l’éducation et la défense de l’environnement.
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Biodiversité : une gestion avec des chasseurs et des photos
L’exécutif, mené par Laurent Wauquiez (également président par intérim des Républicains et député de Haute-Loire), voudrait dresser un état des lieux de plusieurs espèces. Ainsi, d’après les documents de l’AFP, des « pièges photo » pourraient être installés pour comptabiliser les loups ou encore les lynx, mais pas seulement ; ils serviraient également pour que les chasseurs aient les outils en main pour limiter les dégâts faits par le gibier ou encore pour éduquer.
La protection de l’environnement n’est visiblement pas une priorité pour cette région, qui s’est par ailleurs engagée à apporter 140 millions d’euros pour la construction d’une autoroute entre Lyon et Saint-Étienne.