Le rachat du géant Monsanto a été autorisé le 21 mars par l’Union européenne. Les associations de défense de l’environnement sont en colère.
Le producteur du Roundup (herbicide contenant du glyphosate) Monsanto sera bel et bien racheté par Bayer, groupe allemand de chimie. Une fusion qui fait peur aux défenseurs de l’environnement.
L’UE favorable à la fusion Monsanto-Bayer
Après des mois de réflexions, l’UE a rendu son verdict le 21 mars : Bayer, géant allemand de la chimie, est autorisé à racheter l’Américain Monsanto, spécialisé dans les pesticides, herbicides et les OGM(1). Cette fusion fait bondir les défenseurs de l’environnement, qui annoncent la fin de toute concurrence possible dans le domaine agricole en Europe.
Michèle Rivasi, membre de la Commission Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire et de la Commission spéciale sur les procédures d’autorisation des pesticides, a réagi durement dans un communiqué : « Sur-concentration de plusieurs marchés, mise sous tutelle définitive des agriculteurs coincés entre des prix non rémunérateurs et un coût croissant des intrants agricoles, réduction de la diversité des semences, dépendance aux intrants phytosanitaires et aux biotechnologies (…). Autant de motifs que la Commission européenne aurait pu invoquer pour s’opposer à ce rachat mais qui n’ont manifestement pas suffi face à ces deux géants de la destruction massive de l’environnement et de la santé ».
Le nouveau groupe vendra « du poison et des antidotes » !
Pour José Bové, membre de la Commission Agriculture du Parlement européen, cette fusion est d’autant plus cynique qu’elle annonce la création d’un groupe qui produit à la fois les « poisons » (comprendre les pesticides nocifs pour la santé des hommes, des animaux et de l’environnement et les OGM) et les « antidotes » car Bayer est une industrie du médicament ! « Du berceau au tombeau, ceux qui nous empoisonnent nous vendront aussi leurs médicaments pour nous guérir ! » s’est-il indigné.
Difficile pour la concurrence de se faire une place en Europe et aux agriculteurs de choisir leur fournisseur de semences… Malgré les nombreuses pétitions rassemblant un million de citoyens, l’Union européenne est restée campée sur sa position. « Nos décisions permettent de garantir que la concurrence et l’innovation resteront effectives sur les marchés des semences, des pesticides et de l’agriculture numérique, même à l’issue de cette concentration », a expliqué la commissaire à la concurrence européenne, Margrethe Vestager.
Illustration bannière : Manifestation contre Monsanto à la Commission © Alexandros Michailidis Shutterstock