Les protecteurs du béluga, communément appelé baleine blanche, ont obtenu gain de cause auprès du gouvernement canadien ce lundi 1er décembre. L’espèce a même été classée « en voie de disparition » dans le fleuve Saint-Laurent par les autorités canadiennes. C’est pourquoi, le projet de terminal pétrolier dans le fleuve au large de Cacouna, au nord de Québec ne verra pas le jour : c’est une zone privilégiée ou les bélugas viennent mettre bas.
Baleine blanche : il en reste moins de mille
Aujourd’hui la colonie de baleines blanches compte moins d’un millier d’individus contre plus de dix-mille auparavant. L’espèce « fait face maintenant à un risque de disparition considérablement plus élevé que lors du précédent rapport » a annoncé le 1er décembre le Comité sur la situation des espèces en péril du Canada (Cosepac).
Un projet de terminal pétrolier géant
Les rivages de Cacouna devaient accueillir une partie des infrastructures d’un mégaprojet : Energie Est. Ce projet initié par le géant canadien de l’hydrocarbure TransCanada ambitionnait de construire, au large du port déjà existant, des quais capables d’accueillir jusqu’à cinq pétroliers géants par semaine. Ce terminal pétrolier aurait dû être relié aux gisements de sables bitumineux de l’Alberta grâce à un super oléoduc de 4 600 kilomètres acheminant jusqu’à 1,1 million de barils par jour, un débit record.
La société TransCanada a depuis décidé d’arrêter ses travaux menés à Cacouna « pour prendre le temps d’analyser la recommandation du Cosepac, d’évaluer ses impacts potentiels sur le projet Energie-Est, et pour réviser toutes les options viables pour l’avenir » comme l’a expliqué Tim Duboyce, le porte-parole de TransCanada.
D’autres espèces menacées
Dans son rapport rendu le 1er décembre, le Cosepac explique que le béluga est exposé à de plus en plus de menaces telles que « la pollution, la perturbation causée par le bruit et le développement industriel ». Mais la baleine blanche n’est pas la seule espèce menacée par ce projet.
Le rapport du Cosepac passe en revue la situation de 36 espèces animales et végétales et arrive à la conclusion suivante : « la liste des espèces sauvages canadiennes en péril ne cesse de s’allonger ». Les scientifiques pointent notamment la situation inquiétante pour un animal emblématique du Canada : le caribou.
Le caribou à bout ?
Les populations boréales de caribous sont désormais considérées comme « menacées » notamment à cause des « impacts cumulatifs de l’exploitation pétrolière, gazière et forestière ». Un troupeau est même « en voie de disparition » et devrait avoir disparu « d’ici environ quarante ans », celui évoluant en Gaspésie à l’est du Québec.
Trois espèces d’arbres, dont le pin flexible, sont aussi « en péril ». Le pin flexible est menacé par un pathogène exotique qui a vu le jour en 2006.
Dans le centre du Canada, en Ontario, c’est le frêne bleu qui est menacé par l’agrile, un insecte ravageur. Le troisième arbre est le mûrier rouge qui compte moins de 200 arbres, il est pratiquement éteint.
Une bonne nouvelle malgré tout
Bien que le rapport du Cosepac n’apporte que très peu de bonnes nouvelles concernant la santé de différentes espèces vivantes au Canada, cette actualité montre quelque chose de positif. Des considérations environnementales peuvent toujours mettre fin à un projet initié par un géant des hydrocarbures. C’est une bonne nouvelle car on aurait pu en douter.
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