L’étude menée par le cabinet Artelys et le think tank européen E3G révèle des chiffres très positifs pour la transition énergétique de la France. Ils montrent que l’Hexagone peut baisser de moitié le recours au nucléaire d’ici 2030 et abandonner le charbon en 2022.
Si la France accélère et déploie les énergies renouvelables dans les années qui viennent, elle pourrait sortir du charbon en 2022 et réduire fortement sa dépendance au nucléaire.
Une étude encourageante pour les énergies renouvelables
Le cabinet Artelys et le think tank européen E3G ont planché sur une étude parue le 20 juin, pour prévoir de manière très réaliste la fermeture de centrales au charbon et la réduction du nucléaire pour la fabrication d’électricité(1). Le but ? Réduire fortement les émissions de CO2 de la France en déployant les énergies renouvelables, à savoir : énergies solaires et énergies éoliennes.
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Les experts expliquent que ces chiffres pourront être atteints à condition de mettre en place une réelle coopération transfrontalière au niveau européen. En 2030, si les objectifs espérés se concrétisent, « les sources renouvelables assurent 51 % de la production électrique en 2030, soit trois fois la part constatée en 2017, avec 37 % de solaire et d’éolien, tandis que la part du nucléaire est réduite à un peu moins de 50 % du mix électrique ».
L’étude ébranle également l’idée reçue, reprise au plus haut niveau de l’État, selon laquelle une baisse trop rapide de la part du nucléaire dans le mix électrique français s’accompagnerait nécessairement d’une hausse des émissions car il faudrait augmenter la production d’électricité à base d’énergies fossiles… De quoi faire avancer le débat en cours sur la PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie) !
Les coûts des énergies renouvelables s’effondrent
La transition énergétique est également rendue possible grâce à l’effondrement des coûts des installations et des matériaux des énergies solaires et éoliennes. Ce tournant permettrait des créations d’emplois à échelle européenne et d’importantes économies financières : une autre étude parue en novembre 2017 (menée par Energy Union Choices) parlait de 90.000 emplois et une économie de 600 millions d’euros par an si l’UE atteignait les 61 % de renouvelables en 2030.
« Cependant, les coûts avantageux des batteries et des énergies renouvelables, seuls, ne sont pas suffisants pour transformer intégralement le secteur de l’énergie. Un nouveau souffle politique est nécessaire pour créer les conditions de leur essor, notamment en développant des réseaux intelligents et transfrontaliers, et en fermant des centrales nocives et en fin de vie » prévient Manon Dufour, directrice du bureau E3G de Bruxelles.
Illustration bannière : Le bouquet énergétique fossiles/renouvelable – © petovarga