L’avocat chilien assèche son environnement
Le problème est que ces surfaces ont été plantées sur les sols semi-arides des collines de la vallée centrale du Chili, là où les pluies sont les plus faibles alors même que chaque hectare d’avocatier consomme près d’un demi million de litres d’eau par an, soit autant que pour la culture des citrons ou d’oranges.
Et pour faire court, le Chili ne dispose pas d’assez de ressources en eau pour faire face, et s’est donc mis à pomper ses cours d’eau. Par ailleurs, le renouvellement annuel des stocks d’eau diminue du fait de la sécheresse et de la diminution de la fonte annuelle des glaciers (car les précipitations ont tendance à tomber directement dans l’océan Pacifique plutôt que sur les glaciers).
Cette conséquence du réchauffement climatique est grave car ce sont 20 à 25 % de l’eau des rivières du Chili qui proviennent de la fonte des glaciers. Et le phénomène est aggravé par une sécheresse de plus de 7 ans
L’avocat entre impéritie et avidité ?
Certes on peut toujours blâmer les gouvernements locaux d’avoir fait preuve d’une insuffisante planification et de ne pas avoir su anticiper les problèmes, mais ces effets pervers de notre consommation posent malgré tout des questions morales.
- Faut-il satisfaire notre goût pour des fruits et légumes ne poussant pas sous nos latitudes et entretenir des effets pervers néfastes pour l’environnement et les populations locales ?
Une solution nous vient à l’esprit : et si on achetait plus d’avocats (de kiwis, de quinoa, …) à des consommateurs locaux, près de chez nous ? Cela semble évident… à part que les volumes en jeu sont tels qu’en réalité on n’arrive pas à produire assez chez des petits cultivateurs pour produire autant que les plantations géantes actuelles de ces pays.
L’avocat est une bonne illustration du fait que des pays « secs » sont des exportateurs d’eau virtuelle (comme le sont le Maroc ou l’Espagne par exemple) via leurs exportations agricoles.
La vraie solution serait donc de ne consommer que des produits de saison. Oui mais il ne faudrait pas tomber dans un excès inverse : si les importations des pays riches s’écroulaient brutalement, ce serait également catastrophique pour ces pays et producteurs locaux… Rien n’est simple ?
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(1) http://civileats.com/2014/09/29/are-your-avocados-draining-a-communitys-drinking-water/
(2) Une acre = 0,404 hectare
L’avocat, le fruit qui plaide pour votre santé
Également sur le quinoa :