L’aquaculture représente environ 50 % de la « production » de poisson mondiale et permet de limiter l’exploitation de certaines espèces de poissons. L’aquaculture voit sa production croître significativement. Cependant, bien qu’elle réponde à la demande des consommateurs en produits de la mer, l’aquaculture est une solution qui peut être dangereuse pour l’environnement…
Aquaculture intensive et environnement ne font pas bon ménage
Selon la FAO, le secteur aquacole a vu sa production mondiale passer de 2 à 51 millions de tonnes en 50 ans. Toutefois, l’essor fulgurant de ce procédé, s’il n’est pas effectué de manière durable, peut entraîner de graves problèmes environnementaux.
La majorité des poissons d’élevage sont carnivores. Ainsi, les nourrir requiert des quantités considérables de…poissons sauvages. Paradoxal, quand on sait que l’aquaculture, outre satisfaire les consommateurs, vise aussi à réduire la pression de pêche sur les espèces sauvages !
De ce fait, pour 1kg de saumon, de bar ou de daurade d’élevage, il faut 4kg de farine de poissons sauvages (hareng, sardine, maquereau). Ce chiffre passe à 20 kg pour 1kg de thon rouge d’élevage…
- Le développement des élevages en aquaculture a accentué la surexploitation des stocks de ces poissons de moindre valeur, aux dépens de la faune sauvage (oiseaux, phoques, poissons carnivores) qui tend à quitter ou à disparaître des zones en surpêche
L’aquaculture comme mode de pêche durable est possible mais à la condition de respecter des normes strictes car l’aquaculture peut être plus polluante et néfaste que la pêche sauvage.
Selon un responsable du Plan d’action pour la Méditerranée, M. Alsousamra, pour produire une tonne de poisson de ferme, il faut :
- 12 kg de phosphore
- 110 kg d’azote
- 450 kg de carbone
L’élevage de poissons, gros producteur de déchets
Par ailleurs, l’élevage de poissons produit une quantité énorme de déchets de façon concentrée. Exemple : l’ensemble des fermes d’élevage de saumons en Ecosse rejettent par jour autant de déjection que les 600 000 habitants d’Edimbourg.
Un élevage type de 200 000 saumons produit la même quantité de matières fécales qu’une ville de 62 000 habitants
De plus, les élevages industriels nécessitent l’utilisation massive d’antibiotiques pour éviter la transmission de maladies. Les poissons concernés par ce traitement sont porteurs de germes très contaminants pour les poissons sauvages.
>>> Certains élevages de crevettes entraînent la disparition d’écosystèmes fragiles tels que ceux des mangroves en Amérique du Sud.
En conclusion, il n’existe plus aujourd’hui d’espèces à consommer sans modération en raison des divers paramètres à considérer (méthodes de pêche utilisées, état des stocks, pollution diverses…). Une solution pour les consommateurs est de préférer des espèces herbivores d’élevage comme le Tilapia, le Pangasius ou des espèces comme le bar de ligne.
Le prix peut être un peu plus élevé, mais en les consommant, vous contribuerez à une méthode de pêche durable, moins consommatrice en énergie (pêche de proximité), et constituant un important moteur de développement local.
Sur l’alimentation bio et l’aquaculture
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