Alors que Nicolas Sarkozy a rejoint le camp des climatosceptiques, la température continue de grimper à la surface du globe et les catastrophes climatiques s’enchainent. Un constat alarmant déjà dressé en 2006 par l’ancien vice-président américain dans le documentaire ‘Une vérité qui dérange’.
Constaté : des catastrophes naturelles en cascade, Al Gore avait vu juste
Qui dit réchauffement climatique, dit dérèglement de la nature et multiplication des catastrophes naturelles : ouragans, tornades, inondations, sécheresses… Dans Une vérité qui dérange, Al Gore considérait 2004 comme une année record avec 1.717 tornades observées aux États-Unis, 10 typhons enregistrés au Japon, et le premier typhon formé dans l’Atlantique sud au large des côtes brésiliennes. « Et puis, en 2005, il y a eu Katrina… », s’était souvenu Al Gore, la plus grande catastrophe naturelle ayant jamais touché le continent nord-américain. « C’était nouveau pour les États-Unis ».
Après une tornade aux États-Unis
Depuis, le pays a notamment été frappé par l’ouragan Sandy qui s’est abattu en octobre 2012 sur la ville de New-York, plongeant 17 % de la ville sous les eaux. Malgré des pertes matérielles considérables estimées entre 30 et 50 milliards de dollars, le nombre de victimes à déplorer (43) est bien en deçà des 1.800 personnes décédées, pendant et suite, à l’ouragan Katrina. Toutes ces manifestations naturelles ont fini par sortir les Américains de leur « immunité climatique », et à pousser leurs représentants à s’engager pour le futur.
Une bonne nouvelle : la prise de conscience des dirigeants
En 2006, Al Gore déplorait l’absence des États-Unis au rang des nations ayant ratifié le protocole de Kyoto sur les émissions de CO2. La faute au gouvernement de Georges W. Bush qui avait refusé de présenter à nouveau le traité (déjà soumis à ratification en 1997), craignant que la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) ne freine l’économie. Les États-Unis étaient alors le plus grand émetteur de gaz à effet de serre (30 % des émissions mondiales) avant d’être finalement dépassés par la Chine cette même année. Au cours des dix dernières années, les émissions annuelles ont augmenté de 120 %.
Les deux pays se sont donc engagés dès novembre 2014 à :
- Réduire leurs émissions de gaz carbonique de 26 à 28 % d’ici à 2025 par rapport à 2005, pour les États-Unis.
- Atteindre le pic d’émissions de CO2 d’ici à 2030, avant d’amorcer une baisse après cette échéance, du côté de la Chine.
Suite à la signature de la COP21, les deux « géants carboniques » ont ratifié ensemble l’accord de Paris début septembre. Une avancée majeure de la part de ces deux nations qui représentent à elles seules 42 % des émissions mondiales. Un événement historique, à l’image de la signature du protocole de Montréal qui a permis la suppression des CFC (chlorofluorocarbures) responsables du trou dans la couche d’ozone.
« Sommes-nous capable de nous dépasser, et de dépasser l’histoire ?, demandait Al Gore en 2006. Nous avons cette capacité (…) Nous avons déjà surmonté une crise écologique majeure : le trou dans la couche d’ozone » qui a commencé à se résorber. « Certains disaient que c’était un problème impossible à résoudre parce que c’est un défi planétaire qui nécessite la coopération de toutes les nations du monde. Mais nous avons relevé le défi ».
Illustration bannière : Al Gore – © Erik Charlton (CC BY 2.0) / via Flickr