L’Aïd-el-Kebir est la plus grande fête des musulmans. La tradition veut que l’on égorge un mouton. Cependant, de plus en plus de familles renoncent à cette pratique.
Cette année, l’Aïd-el-Kébir est fêté par les musulmans le 20 juillet. Une des plus grandes fêtes de l’islam, qui veut que l’on sacrifie un mouton (ou une chèvre) pour commémorer la soumission d’Ibrahim à son Dieu, et célébrer sa foi. Cependant, de plus en plus de fidèles y renoncent, pour des raisons pratiques ou éthiques.
Pour l’Aïd-El-Kebir, des alternatives au sacrifice de mouton
Ne faisant pas partie des piliers de l’Islam, le sacrifice n’est pas une obligation religieuse.
Traditionnellement, l’abattage était réalisé par les anciens dans les villages, de façon rituelle. Aujourd’hui, les modes de vie urbains de nombreux musulmans remettent en cause ces pratiques.
Pour Omero Marongiu-Perria, dans un entretien à La Croix, leurs motivations sont variées : « certains critiquent les conditions dans lesquelles les animaux sont abattus, notamment dans les abattoirs temporaires. D’autres remettent en cause la nécessité même de l’acte rituel dans une société où l’accès à la viande s’est répandu ».
En ville, l’abattage devient de plus en plus difficile à effectuer dans de bonnes conditions en épargnant à l’animal des souffrances. C’est pourquoi certains fidèles décident d’y renoncer, sans pour autant déroger à la religion, mais juste à la tradition.
En France, la fête de l’Aïd-El-Kebir se traduit par l’abattage de plus de 100.000 moutons, sur une période comprise entre 1 à 3 jours.
Donner aux plus démunis plutôt que de tuer un mouton
L’Aïd el-Kebir est un moment d’inclusion, de partage, et de don et traditionnellement un tiers de la viande est offerte aux personnes pauvres et à celles qui mendient.
Et l’Islam convient d’ailleurs que l’on peut donner à une oeuvre de charité plutôt que de sacrifier un mouton pour l’Aïd-el-Kébir. C’est cette option que choisissent nombre de musulmans.
Pour comprendre le véritable enjeu de cette tradition, il est important de replacer celle-ci dans le contexte historique et géographique de l’époque et de se rendre compte que ce sacrifice répondait à un besoin social dont l’objectif premier était de secourir les plus démunis…
Omero Marongiu-Perria, dans La Croix
L’opération « Une maison pour l’Aïd », par exemple, propose aux familles qui souhaitent faire un don plutôt que de tuer un mouton la possibilité d’offrir un toit pour les plus démunis. Une initiative solidaire, qui permet d’améliorer des vies tout en en épargnant d’autres… de mouton.
Article republié
Illustration bannière : Un mouton – © N-sky