La chasse à l’oie à des fins scientifiques à nouveau autorisé

Rédigé par Jean-Marie, le 14 Apr 2012, à 17 h 53 min
La chasse à l’oie à des fins scientifiques à nouveau autorisé
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La chasse à l’oie à des fins scientifiques en France est à nouveau autorisé. Oui, vous avez bien lu ; en France, le gouvernement a autorisé la chasse à l’oie … et ce, contre l’avis du Conseil d’Etat, mettant ainsi fin au moratoire sur la chasse de 2 espèces d’oies menacées.  C’est notre carton rouge de la semaine.

Chasser des animaux pour les étudier ( ! ?)

Et oui en France, il faudrait en 2012 chasser les oies pour mieux les étudier ! Cette blague va menacer deux espèces d’oies en danger : l’eider ourlé et la coulis cendrée. A cette période de l’année, les oies, oiseaux migrateurs, quittent la France pour remonter vers le Nord-ouest de l’Europe, où elles se reproduisent. Les oies cendrées sont alors en vol prénuptial. C’est pourquoi leur chasse est interdite selon la directive oiseaux » européenne.

Il y avait là une urgence scientifique telle que l’État n’a même pas pris le temps de demander une évaluation scientifique au GEOC (Groupe d’experts sur les oiseaux et leur chasse). Cette instance créée en juin 2009 à la suite  de la table ronde sur la chasse en 2008 n’a donc servi à rien.

L’alibi scientifique de la chasse à l’oie cendrée

Selon la Fédération nationale des  chasseurs (FNC), l’objectif officiel de cette chasse scientifique est de prélever un quota de 200 oies afin de «lever les ambiguïtés» sur l’origine des oies chassées en France. (Une vrai préoccupation qui nous empêchait de dormir). Le problème est le suivant : des milliers d’oies cendrées et de canards sont abattus tous les ans aux Pays-Bas à cause des dégâts provoqués dans les cultures. Et si ces oies nous envahissaient … ! ?

Du plomb dans le Grenelle

Remontons un peu en arrière. Le 18 février, l’Observatoire des oiseaux migrateurs du col de l’Estrinet en Ardèche a été incendié. Sans doute un incendie criminel. L’observatoire catalyse depuis 30 ans l’opposition des écologistes et des chasseurs. Les premiers défendent ce lieu d’observation privilégié des oiseaux (on y compte notamment le pigeon ramier migrateur (2)) et les seconds voudraient que les braconniers y soient légalisés pour pouvoir chasser l’oie en toute tranquillité.

Malgré des méthodes de négociation peu recommandables (des gardes-chasse pris en otages par des chasseurs), un accord semblait avoir été trouvé. Mais le fragile processus a été mis à mal par ce cadeau du gouvernement aux chasseurs qui a donc autorisé la « chasse prolongée à des fins scientifiques.

carton rouge

Nos amis chasseurs – chercheurs, amoureux de la nature, vont pourvoir « réguler le biotope » l’esprit tranquille. Mieux, le Parlement a voté des exonérations fiscales pour les chasseurs. C’est vrai que quand l’argent public manque cruellement, donner un peu d’argent aux consommateurs de plomb fait bien avancer les choses. En attendant, les grands perdants, dindons de la farce (sic), ce sont les oiseaux.

*

Je réagis

La pêche en eaux profondes

 

(1) Arrêté du 3 février 2012 relatif au prélèvement autorisé de l’oie cendrée « aux fins d’études scientifiques » du 1er au 10 février 2012.

(2) En trente ans, le nombre de pigeons ramiers traversant le col a été divisé par trois.

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Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa...

44 commentaires Donnez votre avis
  1. Chasseur/non chasseurs : guegerres aussi inutiles qu’absurdes…
    La nature n’est plus sauvage en France, elle a besoin de gestionnaires, pour tout, cours d’eau, forêts, mer, marais, montagne, agriculture, poisson, animaux, l’homme contrôle tout ce qui touche à la nature.
    Croire que l’on pourrai laisser la dame nature se gérer seule de nos jours, est une hérésie dangereuse.
    Tout à besoin d’être contrôler, et c’est la nature elle même qui en a décidée, elle en à besoin.
    Qu’on le veuille où non, les chasseurs, les pêcheur, les agriculteurs sont les principaux initiateurs, acteurs et financiers de l’écologie, indispensables maillons à tout projet durable.
    Alors, grands moralisateurs et écrivains de belles paroles, prenez un peu de recul, ceux que vous blâmez, sont cela même qui vous ont défendus et préservés depuis des décennies, ce que la bêtise humaine n’a pas encore détruit.

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